Déjà dans les murs depuis début mai, Olivier Daucourt prendra officiellement la direction du Centre Saint-François à partir du 1er juin. Premier directeur laïc de l’établissement cinquantenaire, cet Ajoulot succède à Marie-Josèphe Lachat, directrice de cette maison diocésaine depuis près de vingt ans et qui – selon la formule – est appelée à prendre une retraite bien méritée. Le 8 mai, au cours d’une conférence de presse, le Conseil de fondation du Centre Saint-François n’a pas caché son ambition de développer l’orientation hôtelière de l’institution afin qu’elle devienne rentable.
« Une maison comme le Centre Saint-François doit sans cesse s’adapter pour perdurer. Depuis deux ans, le Conseil de fondation mène une réflexion approfondie sur l’avenir et le potentiel de l’établissement. Le bilan est plutôt positif s’agissant de l’infrastructure et de l’équipement. Par contre, il s’avère que le Centre doit se positionner de manière plus attractive en tant qu’acteur de la formation et du tourisme, dans le Jura et ailleurs, en Suisse alémanique notamment ». A entendre Jean-Pierre Gillabert, il faut impérativement valoriser les capacités hôtelières de la maison en recherchant de nouveaux types de clientèle. Le président du Conseil de fondation du Centre Saint-François parle de marketing, de rigueur financière, de tarifs et de rentabilité : « Pour atteindre ces nouveaux objectifs, nous avons nommé Olivier Daucourt, de Porrentruy, au poste de directeur du Centre Saint-François. Il entrera officiellement en fonction, à 100%, le 1er juin 2018. Après une formation à l’Ecole hôtelière de Lausanne, Olivier Daucourt a exercé son activité professionnelle dans différents domaines. Sensible aux valeurs du Centre, il saura développer ses activités pour atteindre un seuil d’équilibre financier tout en gardant un esprit d’ouverture, d’attention aux plus démunis et un lien avec l’Eglise ».
Hommage à Marie-Jo
Au cours de son intervention, Jean-Pierre Gillabert a tenu à remercier la directrice actuelle : « Dès le début de son mandat, en 1999, Marie-Josèphe Lachat s’est beaucoup investie pour le Centre. Elle a notamment conduit – entre 2008 et 2011 – les importants travaux de rénovation de l’ensemble des bâtiments. Le 30 juin, Marie-Josèphe prendra une retraite bien méritée. Le Centre et le Conseil de fondation lui doivent beaucoup et la remercient très chaleureusement ».
Pour rappel, depuis quelques années, Marie-Josèphe Lachat cumule trois fonctions, soit assistante pastorale à 20% dans l’Unité pastorale Sainte-Colombe (Bassecourt et environs) ; responsable à 50% de la formation au sein du Service du cheminement de la foi ; et directrice à 30% du Centre Saint-François.
Dans l’impossibilité de cacher son émotion, les larmes la voix, Marie-Josèphe Lachat relève la tête : « Le Centre Saint-François est davantage qu’un simple hôtel. Ici, on peut travailler ou prier, on peut se restaurer et manger, on peut se reposer et dormir, le tout dans un magnifique cadre arborisé à deux pas du centre-ville. On peut accueillir et héberger dans le confort et sans barrières architecturales plus de 50 personnes. Le Centre Saint-François change de directeur, pas de direction ! En 1999, lorsque l’on m’a confié la direction, il n’était pas question de rentabilité dans mon cahier des charges, on ne parlait pas de l’avenir du Centre, mais de sa survie ! Le Centre Saint-François est une maison d’accueil avant tout, des groupes religieux s’y retrouvent et pas que des catholiques, des partis politiques, des syndicats, des clubs sportifs, des écoles, des entreprises… la proximité avec l’aéroport de Bâle est aussi un atout. Bon d’accord, il n’y a pas de télévision dans les chambres, mais il y a le Wi-Fi et le Centre offre une belle vue sur le ciel ! ».
Enfant de Fahy
Agé de 56 ans, marié et père de deux grandes filles de 22 et 24 ans, Olivier Daucourt considère que sa nomination à la tête du Centre Saint-François est une chance, un nouveau défi professionnel : « J’ai passé mon enfance à Fahy où mes parents tenaient l’hôtel-restaurant de la Croix d’Or, c’est ce qui m’a amené à l’Ecole hôtelière de Lausanne où j’ai obtenu, en 1988, le diplôme d'études supérieures en hôtellerie et restauration. En 1995, après avoir travaillé dans plusieurs établissements quatre étoiles, je suis revenu m’établir dans le Jura ». Olivier Daucourt a été responsable des ressources humaines dans plusieurs entreprises (Parietti & Gindrat, Von Roll, Schindler Ascenseurs, Ateliers Busch) et, depuis 2012, il était recruteur chez RG emplois.
Quand on lui demande s’il est croyant, Olivier Daucourt est surpris : « Oui… enfant, j’ai été servant de messe, mais je dois reconnaître que je ne suis pas très pratiquant ».
Pascal Tissier