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Participation, décentralisation, femmes - Le chemin du Synode continue avec un nouvel élan

Communiqué de presse de la Conférence des Évêques Suisse (CES) Communiqué de presse de la Conférence des Évêques Suisse (CES)

Communiqué de presse de la CES

28.10.2024

Le Synode des évêques sur la synodalité, élargie aux femmes et aux hommes non évêques, s'est achevée à Rome ce dimanche 27 octobre par une messe présidée par le Pape François. Les trois participants venus de Suisse, Mgr Felix Gmür, Helena Jeppesen et Claire Jonard, sont heureux du contenu du document final.

Les baptisés en Suisse ont pris très au sérieux la démarche synodale lancée par le Pape il y a trois ans. Après de très nombreuses rencontres paroissiales et diocésaines d’échanges guidés par l’Esprit Saint, le 30 mai 2022, a eu lieu l’Assemblée synodale suisse à Einsiedeln. Cette rencontre avait pour mission de regrouper les rapports de résultats de la phase diocésaine du Synode en un rapport national. Des délégués suisses se sont ensuite rendus à l’Assemblée synodale au niveau européen, à Prague. Puis, a suivi la réunion des évêques à Belgrade et enfin dernièrement une rencontre européenne à Linz en vue de la session conclusive du Synode sur la synodalité.

Avant donc d’arriver à Rome ce mois d’octobre, ces démarches suisses ont déjà donné des fruits. En effet, de nombreux lieux ont pu expérimenter et s’enrichir de la méthode de la conversation dans l’Esprit. De plus, l’Église en Suisse compte, depuis avril de cette année, une Commission nationale pour la synodalité.

Au cœur de cette session du Synode mondial, le thème des femmes a imprégné tous les discernements et discussions. L’Assemblée a mis en avant que les femmes continuent à rencontrer des obstacles, car leurs charismes ne sont pas pleinement reconnus. Il est pourtant normal qu’elles occupent aussi des postes de direction. Tout le monde a pris conscience de l’importance de l’implication des femmes dans les processus de décision. Le document final stipule qu’« Il n’existe pas de raison d’empêcher les femmes d’assumer des rôles de guidance dans les Églises : ce qui vient de l’Esprit Saint ne peut être arrêté. La question de l’accès des femmes au ministère diaconal reste également ouverte. » Mgr Gmür se réjouit : « Les portes pour le diaconat féminin restent ouvertes. C’est un signe d’espoir. Pas à pas, nous continuerons avec patience et persévérance notre engagement ».

Une saine décentralisation de l’Église a aussi été vivement discutée. Et les questions cruciales sont : dans quels domaines une gestion décentralisée pourrait exister et qui décide du choix de ces domaines. Pour entrer dans ces questions, il faut l’implication de beaucoup de monde, c’est un travail théologique et canonique. Voilà pourquoi, le Pape a créé ces groupes d’étude spéciaux qui se penchent sur des thèmes ardus. Les participants suisses ont demandé que les résultats de ces groupes trouvent un retour dans des conseils synodaux. Mais la difficulté est que ces groupes vont travailler jusqu’à fin 2025, alors que la dernière session du Synode mondial s’achève aujourd’hui.

Une certaine décentralisation s’avère aussi nécessaire parce que les participants au Synode se sont rendu compte que l’Église est universelle, mais profondément multiculturelle. La manière d’annoncer et de vivre l’Évangile varie d’une culture à une autre. Lors d’une des nombreuses discussions synodale, Mgr Gmür s’est dit : « Mais… je suis le seul Européen de rite latin à cette table ! Les diverses cultures et rites dans une seule et même Église sont en même temps une richesse et un défi. Cela marque aussi le travail de migratio en Suisse. »

Dans cette expérience synodale, vécue à Rome, en deux sessions d’un mois, avec des participants du monde entier, les échanges ont été intenses, respectueux et à l’écoute de l’Esprit Saint. Les souffrances du monde et les guerres étaient au cœur des échanges, des témoignages et des moments de prière. Tous les baptisés sont acteurs de l’Église. Ils sont sur le même chemin synodal, mais tous ne travaillent pas au même rythme, mais selon leur contexte culturel et politique.

Le Pape ne publiera pas une Exhortation apostolique post-synodale et c’est un signe très fort. Le document rédigé et adopté par le synode a été mis en vigueur par le pape alors qu'il se trouvait encore dans la salle du Synode, afin qu'il puisse être remis au peuple de Dieu. Ainsi, le Pape prend au sérieux les fruits des membres du Synode. L’Église en Suisse ne manquera pas d’enthousiasme pour lancer ses propres actions synodales dès maintenant.

Rome, le 27 octobre 2024

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Julia Moreno
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