Samedi et dimanche 26 et 27 novembre dernier, La Sainte-Cécile de Porrentruy fêtait son 150ème anniversaire à l'église Saint-Pierre de Porrentruy.
Le samedi soir, un concert a été donné par le prestigieux Octuor vocal de Sion. Le dimanche à 10h00, une célébration eucharistique a été célébrée et présidée par l'abbé Jean-Pierre Babey.
Dirigée par Maurice Mamie, la Sainte-Cécile a enchanté son public en animant la célébration de leur 150e anniversaire. Pascal Guenat a reçu la médaille Fidei ac meritis pour ses 40 ans d'engagement.
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La Sainte-Cécile de Porrentruy a 150 ans ! Bravo !
Et avant, on faisait comment ? Depuis bientôt 2000 ans, chaque dimanche, les chrétiens se réunissent pour célébrer la résurrection de Jésus. Durant les 3 premiers siècles, ils se réunissaient chez des particuliers puisque l'Église était hors la loi et persécutée. On imagine bien que ces liturgies « domestiques » étaient constituées du partage de la Parole de Dieu et du pain consacré, comme Jésus avait dit : « Faites cela en mémoire de moi », et rythmées certainement par des psaumes et des hymnes chantés.
Dès que l'empereur Constantin a reconnu l'Église en devenant lui- même chrétien, en 313, les chrétiens ont commencé à construire, peu à peu et selon leurs besoins, des lieux de rassemblements et de prière: chapelles, oratoires, églises, cathédrales. Jusqu'au milieu du XIX° siècle, dans certaines cathédrales et des lieux importants, les liturgies étaient animées par des chantres-solistes ou par la «Scola Cantorum», une institution créée à Rome dès le IVe siècle. Ces chœurs étaient composés de jeunes garçons et de quelques hommes formés, sachant lire et écrire. La production chorale et musicale s'est enrichie au fil des siècles, en particulier dans les monastères, ce qui a donné ce que nous appelons « le chant grégorien , À la fin du Moyen-Âge et durant la Renaissance se sont formés des chœurs qui interprétaient des œuvres composées par leur directeur ou leur organiste: les plus célèbres, toujours prestigieux encore aujourd'hui, sont le « Thomanerchor » de Leipzig, fondé en 1312, que dirigea Jean-Sébastien Bach, et le « Wiener Sängerknaben », le choeur d'enfants de la Hofburgkapelle de Vienne, fondé en 1498.
C'est au milieu du XIX° siècle que le Pape Pie IX a créé « L'Académie Sainte-Cécile», dans le but de stimuler le chant jusque dans les paroisses les plus petites. Et c'est sous l'impulsion de ce mouvement que sont nées nos sociétés Sainte-Cécile. Aujourd'hui, nous sommes reconnaissants de l'apport considérable de ces sociétés à la vie liturgique de nos paroisses, et à la vie culturelle de nos villes et de nos villages. Nous imaginons à peine l'immense investissement des chanteurs et chanteuses, des directeurs et organistes, des membres des comités pour que les liturgies dominicales puissent suggérer la beauté et la grandeur, l'amour et la miséricorde de notre Dieu ; et nous ne doutons pas aussi qu'à travers leur engagement, ces acteurs et actrices de la liturgie aient trouvé un épanouissement humain et aient vécu des expériences fraternelles qui les ont aidés à vivre.
Et demain! En face des changements profonds de notre monde, nous ne savons pas comment évolueront nos sociétés Sainte-Cécile. Deux choses sont sûres : les chrétiens continueront de se réunir pour célébrer Jésus-Christ ressuscité, et les liturgies qu'ils célébreront seront animées ! Comment... pour combien de personnes... sous quelles formes... où... ? Nul ne le sait ! Pour cet avenir incertain, il s'agira d'être attentif aux « signes des temps », afin de pouvoir donner une réponse pleine d'espérance à des formes nouvelles de vie en Église.
Abbé Pierre Girardin