A l’occasion de la fête de Sainte-Cécile, en ce 22 novembre, présentation de l’histoire, de la vie et des défis des chorales paroissiales Sainte-Cécile, avec leur aumônier, l’abbé Pierre Girardin.
Les « Céciliennes » du Jura
La plupart de nos paroisses du Jura bénéficient de la présence d’une « Ste-Cécile » : une société de chant qui a pour objectif l’animation des célébrations dominicales. Les 52 sociétés « Ste-Cécile » du Jura sont regroupées dans la « Fédération des Céciliennes du Jura » (FCJ).
Voir le site : www.migy.ch/fcj
Qui est Sainte Cécile ?
Cécile, issue d’une famille noble romaine, a vécu à Rome vers 200-230. Profondément chrétienne, elle témoigne de sa foi devant ses bourreaux romains qui la pressaient de renier. Rien dans le récit légendaire de sa vie ne permet de lui discerner le titre de « patronne des musiciens », sinon que, au moment d’être décapitée, « Cécile chantait dans son cœur » ! On la fête le 22 novembre de chaque année !
Un peu d’histoire des « Céciliennes »
C’est vers le milieu du 19ème siècle, suite à la fondation par le pape Pie IX d’une « Académie Sainte-Cécile », que le répertoire musical, entretenu et enrichi depuis le Moyen-Âge par des « Scola Cantorum » des grandes cathédrales européennes, a été peu à peu repris et s’est propagé jusque dans les paroisses par la création des Chorales Ste-Cécile. Dans le Jura, suite à la crise du Kulturkampf et au renouveau de la musique liturgique, les sociétés chorales se sont développées et la Fédération de ces sociétés a été créée en 1879.
Le but des « Sainte-Cécile »
Comme la Ste-Cécile se réunit habituellement une fois par semaine pour des répétitions, les chanteurs et chanteuses ont tout le loisir d’apprendre de beaux chants, à l’unisson ou à plusieurs voix. Pourtant, l’objectif de la chorale n’est pas de chanter tous les chants de la messe en polyphonie, mais, par le chant, la Ste-Cécile doit aider l’assemblée à prier. Elle le fait par trois sortes de chants, que l’on devrait retrouver dans chaque célébration dominicale : d’abord, des chants que toute l’assemblée (y compris la chorale) chante – puisque l’assemblée dominicale est réunie pour louer le Seigneur ; ensuite, des chants qui sont dialogués entre la chorale et l’assemblée (par exemple refrain et couplets d’un chant, ou refrain et versets d’un psaume…) – cela permet une participation active de tous ; enfin des chants que la Ste-Cécile chante seule et que l’assemblée écoute – cela offre à l’assemblée la possibilité d’intérioriser le mystère de Dieu par la musique, et à la Ste Cécile d’exécuter les belles œuvres du répertoire liturgique.
La fête des Céciliennes
Les sociétés Ste-Cécile se retrouvent pour une fête centrale (tous les 6 ans) qui alterne, 3 ans après, avec une fête régionale. C’est l’occasion pour les Céciliens et Céciliennes de se retrouver, de célébrer le Seigneur ensemble, d’apprendre un répertoire commun qui les unit, et de passer de bons moments de convivialité. En plus, quelques sociétés préparent un concert dont la haute qualité musicale est un stimulant pour tous. La dernière fête centrale a eu lieu à Courroux en 2016 ; les prochaines fêtes régionales auront lieu :
- le dimanche 19 mai 2019, à Courtemaîche, pour l’Ajoie et le Clos du Doubs
- le dimanche 2 juin 2019, à Saignelégier, pour les Franches-Montagnes et le Jura bernois
- le dimanche 16 juin 2019, à Bassecourt, pour la Vallée de Delémont.
Les défis pour l’avenir
Bien sûr, à l’image de nos assemblées dominicales, le nombre des membres de nos chorales est en baisse constante. Et comme les paroisses d’autrefois sont devenues des Unités Pastorales, les Sainte-Cécile aussi doivent s’adapter, se regrouper, chanter moins souvent. Cette nécessaire restructuration est en cours et en perpétuelle adaptation. Une chose est certaine : le visage de nos assemblées dominicales, et avec lui l’animation, continueront de se modifier. Pour l’instant, nos chorales sont vivantes, et toutes les voix y sont les bienvenues. Elles apportent le meilleur d’elles-mêmes à des assemblées dominicales heureuses et reconnaissantes de pouvoir bénéficier d’une animation.
Abbé Pierre Girardin, aumônier des Céciliennes du Jura pastoral