La publication du rapport sur l’histoire des abus sexuels dans l’Eglise en Suisse a suscité un très fort écho médiatique. Les prises de positions de tous les bords se sont multipliées. Avec leur lot d’erreurs, de simplifications, d’approximations et de contre-vérités. Pour tenter de trier le vrai du faux, cath.ch a synthétisé les informations publiées dans les dernières semaines.
Dans l’Eglise, il n’y a de définition des abus sur mineurs.
Le texte du vademecum de l’Eglise catholique précise la question de l’abus sexuels sur mineur commis par des clercs. Un tel délit inclut «les relations sexuelles consenties et non consenties, le contact physique avec arrière-pensée sexuelle, l’exhibitionnisme, la masturbation, la production de pornographie, l’incitation à la prostitution, les conversations et/ou avances à caractère sexuel, même sur les réseaux sociaux» (& 2) Si l’âge d’une personne mineure a pu varier dans le temps, le droit de l’Eglise considère depuis 2001 comme mineure toute personne n’ayant pas atteint l’âge de 18 ans. (& 3)
L’enquête de l’Université de Zurich aborde aussi la question des abus sur des personnes majeures vulnérables.
Sur les 1’002 cas d’abus recensés par le rapport, 14% ont été commis sur des adultes.
L’Université de Zurich a lancé cette enquête historique de son propre chef.
L’Eglise catholique en Suisse a annoncé le 4 avril 2022 le lancement d’un projet pilote pour affronter le chapitre des abus sexuels. L’équipe de recherche de l’Université de Zurich devait évaluer, en toute indépendance, les conditions générales d’une étude historique des abus en contexte ecclésial.
Le processus a été lancé et financé conjointement par les principales instances de l’Eglise catholique en Suisse: la Conférence des évêques suisses (CES), la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ), et la Conférence des unions des ordres et des autres communautés de vie consacrée en Suisse (KOVOS). L’Université de Zurich a mené son enquête en toute indépendance.
Après plusieurs enquêtes historiques ponctuelles menées depuis les années 2000, il s’agit de la première démarche conduite au plan national.
Le rapport de la petite équipe d’historiens de l’Université de Zurich a le mérite essentiel d’établir un état des lieux actuel, d’ouvrir des pistes à la recherche et de formuler des recommandations pour les autorités responsables et vue de lancer de nouveaux travaux plus complets.