Par Bernard Miserez
A l’époque de Jésus, on croyait que les maladies, les accidents et les malheurs étaient voulus par Dieu pour punir les pécheurs. Une situation difficile est posée à Jésus, dans l’Évangile de ce dimanche.
Deux faits divers qui devaient faire la une de l’actualité: une tour qui s’écroule causant la mort de 18 personnes et un massacre de Galiléens ordonné par Pilate alors qu’ils offraient des sacrifices. Deux événements parmi d’autres qui posent le problème du mal. Jésus va prendre ses distances face à l’interprétation courante devant le malheur. Il questionne ses auditeurs: «Pensez-vous que ces victimes étaient de plus grands pécheurs que vous? Pas du tout!» ajoutera-t-il. Voilà de quoi faire voler en éclats toute une pensée bien affirmée, rassurant jusque-là celles et ceux qui se prétendaient être des justes. Alors, à qui la faute? D’où vient le mal?
Mais Jésus ne s’arrête pas à cette réponse. Il renvoie ses interlocuteurs à eux-mêmes, les invitant à une conversion, sous peine de mort. «Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même!» Dieu est ainsi convoqué à la barre. Sa défense nous surprend. Elle est inattendue. Devant le mal, Il nous dit qu’une chose: changez vos cœurs, convertissez-vous. Changez vos regards sinon vous n’échapperez pas au non-sens de la mort, ni peut-être au non-sens de vos vies.
Il ne faut croire ni au châtiment divin, qui nous jette dans la solitude de notre culpabilité, ni au destin, à la fatalité, au hasard qui, là encore fait de nous des êtres seuls jetés au milieu d’événements qui nous dépassent et qui nous broient. Arrêtez d’être victimes, nous dit Dieu, devenez acteurs de vos vies et de celles de vos sœurs et de vos frères.