Par Bernard Miserez
L’Évangile proclamé ce dimanche donne le vertige. Les paroles de Jésus déconcertent. Elles mettent d’abord en lumière la démesure de l’Amour dont nous sommes aimés. Dieu est un Père miséricordieux. Quelle Bonne Nouvelle pour nous qui, souvent, faisons l’expérience de nos résistances et de nos peurs devant l’Amour! Jésus nous révèle, de façon prodigieuse, l’Amour gratuit, total, sans recherche d’intérêt comme celui de Dieu lui-même. Ainsi, nous pouvons accueillir cette Parole comme une Parole de réconfort et d’espérance.
Ces consignes exigeantes à nos yeux ne sont donc pas des consignes d’action ou des recettes de conduite incontournables pour être de vrais disciples. Ce sont plutôt des paroles de sagesse qui éclairent la vérité que tout homme porte en lui. Nous le savons. La soif d’aimer ou cette plénitude de vie qui nous tient debout est aussi marquée par cette démesure qui nous appelle à devenir humain. Observons Jésus: avec humilité, il prendra le chemin qui manifestera jusqu’où va cet Amour-là.
Bien sûr, à la suite du Christ, des femmes, des hommes se sont risqués dans l’aventure de cet Absolu. Ils ont été des témoins gracieux de la beauté de l’humanité. François d’Assise, Ignace de Loyola, Catherine de Sienne, Thérèse de Lisieux et tant d’autres connus et inconnus ont livré leur liberté à la folie de cet Amour de Dieu. Certes, ils ont appliqué d’une certaine manière les exigences évangéliques. En cela, ils nous donnent à voir les traces de bonheur possible qui émergent de la terre.