Par Philippe Matthey
Ce que Dieu touche advient à la vie: refaisant le geste du Créateur qui avait modelé l’homme avec la poussière du sol, Jésus donne vie à celles et ceux qu’il touche ou qui le touchent. Plusieurs miracles de guérison témoignent de la puissance du toucher de Jésus.
Les deux femmes de l’évangile de ce jour, aussi différentes soient-elles, bénéficient du contact direct avec Jésus. L’une le provoque et l’autre le reçoit. Si les circonstances de ces deux guérisons sont différentes, leur issue est la même. La force de la présence de Jésus les relève et les envoie vers leur vie. L’une dans l’anonymat de la foule et l’autre dans l’environnement de la synagogue.
Jésus rentre à la maison! Après avoir traversé la mer pour appeler les siens à oser aborder l’inconnu, il est de retour auprès de la foule. Sa mission est en effet de rassembler l’humanité, toute l’humanité, celle qui est réunie autour de la synagogue, celle qui est anonyme et celle qui vient d’ailleurs. L’insistance sur la fonction de Jaïre comme chef de la synagogue (qui signifie «assemblée») montre bien que c’est là le désir de Jésus, comme c’est celui du Dieu de l’Alliance et du Père des hommes.
Jésus accomplit sa mission de rassemblement dans tous les sens et avec tous ses sens. Ceux qui ont vu sa présence attentive et entendu sa parole sont aussi souvent réunis autour d’un repas pour se nourrir du don de sa vie. Et aujourd’hui c’est par le toucher que la relation avec Dieu est rétablie: par Jésus, Dieu nous est donné comme le maître de la vie. Lui qui est sorti de son sommeil pour appeler la paix sur les éléments, le voici qui vient vers cette jeune fille pour lui tendre la main et la tirer de son sommeil à elle et pour se soucier de la faire manger.