Méditation de Philippe Matthey
Nous salivons déjà en voyant la vigne, encore toute timide en ce printemps, qui prépare lentement ses pousses pour qu’au temps de la récolte la vendange soit prometteuse. Cette lente transformation de l’énergie de la terre, qui prépare la montée de la sève pour que gonfle le grain, a besoin de la juste association entre la nature et l’humain.
Le «fruit de la vigne et du travail des hommes» nous est donné pour qu’il devienne pour nous «le vin du Royaume éternel».
Ce que nous célébrons à la messe de ce dimanche, c’est la vie de Dieu communiquée à tous pour notre bien et pour notre joie. Dans le premier testament la vigne évoque immédiatement l’alliance entre Dieu et son peuple. Elle demande beaucoup de soin pour grandir et porter son fruit. Nous comprenons que Dieu prend soin de son peuple pour le porter à maturité.
Après s’être présenté comme le berger de l’humanité, Jésus se donne à nous comme la vraie vigne. Les deux images évoquent le même rassemblement vital. Ici Jésus ajoute que son Père est le vigneron pour nous inviter à la vie commune. En effet, il n’y pas de vie commune sans un lien quasi organique entre les partenaires.
L’alliance avec Dieu nous offre de demeurer avec lui pour qu’à son contact nous soyons vitalisés en permanence. De même que la vigne permet à la sève de monter jusqu’au fruit, de même Jésus permet à l’amour de Dieu de monter en nous et d’établir une fraternité universelle.
Les anciens considéraient ces paroles comme une méditation eucharistique proposée par Jésus à ses disciples et, par eux, à toute la communauté humaine, à la multitude comme le disent les paroles de la consécration.