Article de Soeur Véronique
Confinement… Quarantaine… Isolement… Des mots soudain très actuels. Et notre vie sociale, relationnelle en est douloureusement bouleversée. Ici et maintenant. Mais nous le savons, nous l’espérons, les malades retrouveront la santé et, la vie sociétale, tôt ou tard, retrouvera ses droits. Et ses joies.
Une telle expérience nous aide peut-être à prendre un peu la mesure du sort réservé aux lépreux au temps de Jésus: exclus de la société, tenus à l’écart de la collectivité. Le portrait brossé par la Loi de Moïse trace ce programme: «Le lépreux, atteint de ce mal, portera ses vêtements déchirés et ses cheveux en désordre. Il se couvrira le haut du visage jusqu’aux lèvres et il criera: ›Impur! Impur!’ Tant qu’il gardera cette tache, il demeurera à part: sa demeure sera hors du camp» (Lv 13, 45-46).
Dans la Bible en effet, la lèpre n’est pas seulement ce mal horrifiant qui ronge l’homme et le défigure; c’est aussi un mal religieux: la marque du péché. Il est donc étonnant de voir l’audace de cet homme, dont le contact rendait impur, et qui cependant n’hésite pas à s’approcher de Jésus: «Si tu le veux, tu peux me purifier.» L’inouï est qu’avec Jésus, c’est la pureté qui est contagieuse et non la lèpre; c’est le bien qui l’emporte sur le mal et pas le contraire.