Article de Soeur Véronique
Qui de nous n’a pas fait l’expérience d’une rencontre où le dialogue s’avère difficile, simplement parce que les interlocuteurs ne sont pas sur la même longueur d’ondes? Nous découvrons souvent de telles situations dans l’évangile de st Jean entre Jésus et les pharisiens, Jésus et la foule et même Jésus et les disciples. C’est bien le cas dans l’épisode de ce dimanche.
La foule part à la recherche de Jésus. Démarche bien compréhensible, si l’on se rappelle qu’elle vient d’être rassasiée lors de la multiplication des pains. Mais Jésus n’est pas dupe: vous me cherchez non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains.
Ces pains étaient donc un signe. Ils ont mangé, vu, touché le signe mais ils ne l’ont pas compris. Alors Jésus leur parle de cette nourriture terrestre et périssable qui se perd et de celle qui se garde pour la vie éternelle. Cette nourriture est liée à la personne de Jésus: elle est celle que vous donnera le Fils de l’homme.
Il semble que la foule ait l’intuition qu’il s’agit d’une chose sacrée à laquelle elle doit participer par son activité: que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu? Pour les juifs, les œuvres de Dieu ce sont avant tout ce qui peut matériellement se voir: prières, jeûnes, ascèse, aumônes, etc. La réponse de Jésus est claire: l’œuvre de Dieu c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. Jésus leur propose une activité tout intérieure qui n’est pas un concept abstrait, mais ce qu’il faut faire spirituellement et réellement: croire en celui que Dieu a envoyé.