Le mercredi 17 février 2021, nous entrons en carême, en chemin vers Pâques. Cette année, le carême sera différent, car la crise sanitaire ne permet pas de faire comme avant. Il sera peut-être passionnant mais certainement, comme toujours, un « temps favorable », soutenu par la campagne œcuménique sous le thème de « Justice climatique maintenant » ! Quelles sont les pistes pour s’approprier une telle thématique et vivre en profondeur ces 40 jours de préparation à la fête de la Vie et de la Résurrection ?
En cette période de crise, le carême demeure un temps précieux de ressourcement et de recueillement. C’est l’occasion d’intensifier notre vie de prière et de méditation pour approfondir nos convictions chrétiennes par rapport à la création et à la terre, notre « maison commune ». Impossible de mener une réflexion sur l’environnement sans signaler le procès qui a été intenté au christianisme. Une interprétation erronée du récit de la Genèse (1,28) où l’Homme a reçu l’ordre de « dominer, d’assujettir la terre » a conduit la civilisation, d’inspiration chrétienne, à saccager la terre et à la détériorer. Il est temps de changer de mentalité ! La relecture de la Genèse nous invite à prendre soin de la création (Gn 2, 4-24). Dieu a tout créé, la terre, et tout ce qui est en elle, lui appartient, et tout ce qu’il a créé est bon. L’être humain, créé à l’image de Dieu, a été établi comme gérant de la terre. Il devra rendre compte à son Créateur. Le plan de Dieu pour l’humanité est un projet de salut. Salut de l’humanité auquel participera aussi la création (Romains 8,19-23). L’Homme régénéré doit éprouver un souci renouvelé pour la nature et vivre en harmonie avec elle. Telle est notre conviction, qu’il faut réaffirmer sur le plan théologique et spirituel.
Sur le plan éthique, la campagne de carême estime que les pays du Nord, dont la Suisse, sont les principaux émetteurs de gaz à effet de serre qui ont conduit aux dérèglements climatiques. Et ce sont les pays du Sud qui souffrent le plus des conséquences néfastes. Cette injustice peut être réparée par la solidarité envers les personnes victimes des conséquences de nos actes et nous contribuerons à la sauvegarde de la création en adoptant un style de vie sobre, contre la surconsommation au niveau individuel et dans nos systèmes économique et politique. L’initiative « Jeûner ensemble » est tout indiquée ici. Elle libère le corps et l’esprit sur le plan personnel et permet de faire preuve de solidarité envers ceux qui ne mangent à leur faim. Infos : voir-et-agir.ch/jeuner-ensemble
Sur le plan paroissial, la campagne de carême lance un défi aux nos paroisses : celui de porter un regard critique sur le bilan énergétique de chaque paroisse. Avec des instruments d’évaluation proposés par l’association EcoEglise et d’autres initiatives, il s’agit de repérer les « péchés climatiques » de nos bâtiments et mettre nos communautés au diapason du climat. Une récolte des signatures de nos paroissiens invitera aussi la Banque Nationale Suisse à adopter une politique de placement qui tienne compte des impératifs climatiques.
La terre nourricière donne des plantes et des fruits qui peuvent alimenter beaucoup de gens et réduire la faim dans le monde. La “journée des roses” prévue pour le 20 mars et la vente du “pain du partage” par les boulangers sont des actions à mener pour le droit à l’alimentation de tous. Infos: voir-et-agir.ch/action
Nous accueillerons aussi les calendriers de carême et l’invitation à participer l’écriture du scénario pour un avenir meilleur. Ces calendriers sont disponibles aux entrées des églises et à distribuer autour de vous. Infos: voir-et-agir.ch/calendrier
Merci de l’engagement pour un monde plus juste et bon carême.
Abbé Hyacinthe Ya Kuiza