Par Philippe Matthey
Le pain, c’est la vie, le partage, la convivialité… C’est le travail aussi, celui des hommes et de la terre. Le pain c’est ce que l’on gagne et l’on reçoit. Aujourd’hui, de l’autre côté de la mer de Galilée, nous sommes au cœur du désir de Jésus: que nous vivions! Par sa question à Philippe, il associe celui-ci à son souci que tous mangent à leur faim. Par l’évènement dit de la multiplication des pains, le soin de Dieu devient le soin des hommes.
Avec Jésus nous avons traversé le lac. Avec les foules qui l’ont suivi nous sommes curieux de ses gestes et de ses paroles. N’avait-il pas auparavant accompli des signes et des prodiges? Sa force d’attraction lui vient de l’amour de son Père, c’est pourquoi il monte sur la montagne et fait asseoir ses suivants. Dans les dimensions de la nature, il nous donne de demeurer avec ce père-créateur duquel nous pouvons tout attendre et tout recevoir.
Jésus sait ce qu’il va faire puisqu’il le tient de son Père. Pourquoi alors poser cette question à Philippe? Ce n’est pas pour lui tendre un piège mais pour lui faire éprouver, lui aussi et à sa suite tous les disciples, le désir de Dieu et sa quête permanente en vue de le faire comprendre à son humanité. Jésus en appelle à Philippe» pour lui ouvrir l’espace à la parole et à l’action. Dieu ne fait jamais seul à la place de sa créature; il trouve tous les moyens pour la rendre elle-même actrice de sa vie et de sa croissance.