Par soeur Véronique
Une petite phrase qui glisse souvent toute seule, n’est-ce pas? Or, qui dit règne, dit roi. Alors, Jésus fils de Dieu serait roi? D’où la fête de ce dimanche: le Christ-Roi. Mais sommes-nous très à l’aise avec cette appellation? Pour dissiper cette gêne diffuse, il nous est bon de parcourir les évangiles.
En Matthieu, dès le chapitre 2, nous lisons la question des Mages: «Où est le roi des Juifs qui vient de naître?» Question qui soulève l’inquiétude d’Hérode et de tout Jérusalem avec lui.
Deux chapitre plus loin, en Mt 4.8 nous assistons à un face-à-face entre Jésus et le diable, le tentateur qui lui offre tous les royaumes du monde avec leur gloire. Si Jésus acceptait, le démon pourrait lui dire comme Pilate: alors, tu es roi?
Rappelons-nous aussi la multiplication des pains en Jean 6 où Jésus se rend compte que la foule, nourrie sans effort, dans son enthousiasme allait «s’emparer de lui pour le faire roi; alors il s’enfuit dans la montagne, seul.»
Et arrêtons-nous à la scène du jugement dernier en Mt 25, où le Christ siègera sur un trône de gloire. Il est Roi? Mais il se fait frère des plus petits: de ceux qui ont faim, soif, qui sont étrangers, malades ou en prison. Il s’identifie à eux. Par les évangiles, nous sommes mis devant un véritable retournement de la royauté.
Jésus ne veut pas d’une royauté qui domine et opprime qui que ce soit. «Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir». Il ne nous considère pas comme ses sujets, mais il nous invite à être ses disciples, c’est-à-dire à être attentifs à sa voix et à le suivre librement.
Devant Pilate il affirme: «Mon royaume n’est pas de ce monde». La seule couronne que Jésus acceptera sera tressée d’épines et sa façon à lui d’exercer la royauté est de se faire obéissant jusqu’à mourir sur une croix. Quel renversement!