Assemblée de la Collectivité ecclésiastique cantonale (CEC)
L’Assemblée de la Collectivité ecclésiastique cantonale catholique-romaine de la République et Canton du Jura (CEC), s’est réunie au soir du jeudi 18 juin à Courroux. Les membres de l’Assemblée ont approuvé à l’unanimité les comptes de l’exercice 2019 qui, après attribution de 900'000 francs – non prévus – à des fonds de réserve, affichent encore un excédent de produits de près de 82'000 francs, alors que le budget prévoyait un déficit de 35'000 francs. Cette séance a été marquée, dans les divers, par l’annonce de la démission de Philippe Rondez, de Cornol, responsable des finances au Conseil de la CEC.
L'assemblée s’est déroulée le 18 juin dans la halle de gymnastique de Courroux, agencée en respectant les règles de distance et d’hygiène
Traditionnellement programmée dans les derniers jours du printemps, l’Assemblée ordinaire de la CEC - consacrée aux comptes de l’exercice précédent - s’est déroulée le 18 juin dans la halle de gymnastique de Courroux, agencée, comme pour les séances du Parlement jurassien, en respectant les règles de distance et d’hygiène. Présidée par Cédric Latscha, de Courcelon, cette rencontre a réuni 40 des soixante membres du législatif.
Les comptes 2019
Comme l’an dernier à Boncourt, la présentation des comptes par Philippe Rondez n’a donné lieu à aucune discussion. L’exercice 2019 présente pourtant un excédent de produits de presque 82'000 francs, auquel on peut ajouter les 900'000 francs – non prévus au budget – mis en « réserve pour les exercices futurs de la CEC » (400'000.-) et dans une nouvelle « réserve solidarité Covid-19 » (500'000.-), soit un solde positif de 981'877 francs alors que le budget, présenté fin 2018 à Courtedoux, prévoyait un solde négatif de 35'000 francs pour un montant total de charges de 10 millions de francs.
« On peut dire que l’année 2019 aura encore été une année réjouissante », s’est félicité Philippe Rondez au terme de son exposé.
Scoop dans les divers
Cette Assemblée a été l’occasion d’élections complémentaires pour repourvoir quelques postes vacants. A ce chapitre, on peut noter l’élection par acclamation de Mme Raphaëlle Stegmann, de Boncourt, à la présidence de la Commission des finances de la CEC. Pas de surprises dans les communications du Conseil, énumérées succinctement par Corinne Berret, sa présidente.
La surprise a été annoncée par Cédric Latscha dans les « Divers », dernier point de l’ordre du jour : le président de l’Assemblée a lu la lettre, datée du 10 juin, dans laquelle Philippe Rondez l’informe, lui et les délégués, de sa décision de quitter le Conseil de la CEC à la fin de l’année. Dans sa missive, Philippe Rondez invoque le manque de temps pour « être pleinement efficace » à ce poste, mais aussi sa « situation privée et d'autres objectifs qui (lui) ont fait changer (ses) priorités ces derniers mois ».
Le responsable des finances au Conseil reconnaît que sa démission, annoncée six mois après sa réélection au Conseil, peut surprendre. Il écrit : « il me tenait à cœur de pouvoir finaliser, terminer et livrer le travail conséquent fourni par mes commissions ad hoc de la péréquation financière et de la réflexion sur les finances de notre institution ».
La lecture de sa lettre de démission terminée, Philippe Rondez s’est levé, un classeur fédéral entre les mains : « Il s’agit de l’étude approfondie sur la situation financière de la CEC, rédigée par le groupe de travail spécial à la Commission des finances et assortie de propositions pour établir le budget 2021. Devant vous, je remets ce mémoire à l’administrateur de la CEC ».
Pour rappel, le 28 novembre dernier, au soir de sa réélection, Philippe Rondez évoquait déjà les « convictions » de ce « groupe de travail extraordinaire » : « Nous avons un examen très critique de la gestion actuelle, chaque poste est analysé. Il est impératif de réduire les dépenses ».
Un Conseil réduit
Suite à la démission de Claude Schaffter, l’an dernier, et faute de candidat, c’est à quatre que le Conseil de la CEC a entamé la législature 2020-2023. Celui-ci espérait pouvoir attribuer ce siège vacant « dans le courant de l’année 2020 ». La démission de Philippe Rondez va conduire l’administration à lancer une nouvelle procédure de candidature pour repourvoir, à la fin de l’année deux sièges à l’exécutif… à suivre.
Pascal Tissier
Economiser et contribuer à l’aide d’urgence
La CEC prête à soutenir la mission de Caritas Jura
Dans un message accompagnant la convocation à l’Assemblée, le Conseil de la CEC explique aux membres du législatif pourquoi il ajoute 400'000 francs à la réserve destinée à ses prochains exercices : « D'une part, les résultats financiers des entreprises jurassiennes peuvent être fortement impactés par la pandémie Covid-19 ; d'autre part, les effets futurs de la nouvelle règlementation fiscale (1er janvier 2020 - RFFA) sur les personnes morales sont encore difficiles à estimer ».
Agir ici et maintenant
Concernant les 500'000 francs injectés dans une « réserve solidarité Covid-19 », l’exécutif précise qu’il souhaite alimenter le fonds d'aide d'urgence mis sur pied dans le canton du Jura pour « venir en aide de façon subsidiaire aux personnes physiques et morales dans le besoin » : « Ce dispositif permet à toute personne ou famille qui fait face à de graves soucis financiers d'accéder à ce fonds conçu en partenariat avec Caritas Jura, la Croix-Rouge Jura et le Secours d'hiver Jura ». Très sensible aux situations de précarité induites par la crise du Coronavirus, « le Conseil de la CEC souhaite soutenir ce fonds à hauteur de 100'000 francs afin d’offrir une aide concrète à tous ceux qui sont dans le besoin, ici et maintenant ».
Reconnaissant que Caritas Jura « assume des tâches caritatives et sociales de l’Eglise catholique », le Conseil de la CEC souhaite encore « provisionner 400'000 francs en faveur de Caritas Jura, ce qui permettrait, dans un deuxième temps, un soutien actif aux personnes touchées par les conséquences de la Covid-19 »./pti