Des jalons posés pour les prochaines années
Lors de son assemblée plénière des 1er et 2 décembre 2017, la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (Conférence centrale/RKZ) a défini le cadre dans lequel s’inscrira son action au cours des prochaines années, qu’il s’agisse des personnes engagées en son sein, des aspects financiers ou de sa collaboration avec la Conférence des évêques suisses (CES). Par ailleurs, au vu des fonds limités à disposition – ou, justement, à cause de cette réalité – la Conférence centrale a décidé de ménager une marge de manœuvre pour des projets d’importance majeure et des innovations. «Ces moyens doivent offrir la possibilité d’entreprendre des changements. Il convient de permettre à l’Eglise de prouver, au-delà des déclarations d’intention, qu’elle est capable de se renouveler», explique le président de la Conférence centrale, Luc Humbel. Dans un proche avenir également, la pastorale des migrants et la mise en place d’un monitoring du financement de l’Eglise à l’échelon cantonal occuperont le devant de la scène.
Elections pour la période de mandat 2018-2019
Les élections de renouvellement pour la prochaine période de mandat se sont déroulées sous le signe de la continuité. Les cinq membres que compte la présidence* ont vu leur mandat reconduit à l’unanimité. Un unique changement est intervenu: Roland Loos (VD), membre de la présidence depuis mi-2017, assumera désormais la charge de vice-président romand. Au niveau des autres commissions, organismes et délégations, seules de rares modifications se sont produites. De manière générale, il est réjouissant de constater qu’à une exception près, les 32 sièges que comptent les diverses instances ont tous pu être repourvus. L’atteinte de cet objectif ne va pas de soi quand on sait que l’assemblée plénière de la Conférence centrale se compose de 50 délégués.
Priorités pastorales et plan financier pour les années 2018-2021
Pour la première fois dans l’histoire du cofinancement des activités de l’Eglise à l’échelon de la Suisse et des régions linguistiques, la CES et la Conférence centrale se sont concertées sur les priorités pastorales à prendre en compte ainsi que sur une planification financière. Les moyens disponibles, soit CHF 8’750'000.- par an, seront répartis comme suit entre les divers domaines de tâches (pourcentages arrondis):
- Centres médiasenv.25%
- Etablissements de formationenv.20%
- Pastorale des migrantsenv.20%
- Offices spécialisésenv.17%
- Pastorale de la jeunesseenv.10%
- Groupements d’adultesenv.3%
- Projets d’importance majeure/réserveenv.5%
La décision de créer une certaine marge de manœuvre pour le financement de projets d’importance majeure et d’innovations mérite plus particulièrement l’attention. Elle repose sur la conviction que c’est précisément lorsque toute croissance est exclue que la fixation de priorités et l’ouverture au changement s’imposent. Voilà la perspective dans laquelle s’inscrit le crédit d’environ CHF 200’000.- destiné au financement de projets d’importance majeure auquel s’ajoute un crédit d’innovation de CHF 175’000.- réservé aux centres médias.
Financement pluriannuel des tâches de la CES
De même, les mesures arrêtées au sujet du subventionnement de la Conférence des évêques suisses pour l’accomplissement de ses tâches ont constitué une première. Non seulement un subside de fonctionnement de CHF 2’050’000.- lui sera alloué en 2018 mais encore la même somme annuelle a d’ores et déjà été fixée pour les trois années suivantes. Cette contribution régulière sera complétée par un fonds de projet de CHF 300’000.- au total pour la période considérée. Enfin, en 2018 et 2019, CHF 80’000.- seront versés en sus afin d’assurer le financement d’un projet de la CES dans le domaine des soins palliatifs. A noter que cet ensemble de décisions à caractère financier s’inscrit dans le cadre du nouveau régime de la collaboration entre la Conférence centrale et la CES, lequel englobe une convention de subventionnement.
Pastorale des migrants et monitoring du financement ecclésial
Pour la Conférence centrale, les sujets de la pastorale des migrants et du suivi systématique de l’évolution du financement de l’Eglise au niveau cantonal constitueront eux aussi des préoccupations essentielles au cours des prochaines années.
La CES et la Conférence centrale sont convenues de développer un concept pastoral global de pastorale des migrants qui devra prendre en compte deux réalités fondamentales: soit, premièrement, que 30% des membres de l’Eglise catholique sont issus de la migration et, secondement, que les multiples formes d’immigration que connaît notre pays influencent globalement l’évolution de la société et de l’Eglise en son sein. Le modèle en vigueur jusqu’ici, qui consistait à créer des «missions» linguistiques pour chaque communauté d’immigrés numériquement importante, ne répond plus aux besoins actuels. Il convient plutôt de développer une pastorale des migrants qui permette à tous les fidèles, qu’ils aient leurs racines en Suisse ou soient des immigrés de longue ou de fraîche date, de ne plus mener des existences parallèles mais, au contraire, de cohabiter. Les manières différentes des uns et des autres de pratiquer la religion ne sauraient être considérées comme un «problème» mais comme une «chance» susceptible de favoriser l’avènement d’une Eglise aux visages multiples évoluant dans une société marquée elle aussi par le pluralisme culturel.
Les questions relatives au financement ecclésial constitueront une autre préoccupation sérieuse. Il s’agira de cerner de plus près l’évolution de la situation matérielle de l’Eglise à l’échelon des cantons. En outre, la manière dont il serait possible d’intensifier l’information au niveau national sur l’utilisation faite des moyens financiers mérite d’être étudiée. L’idée est d’améliorer la transparence et de mieux mettre en évidence les prestations que l’Eglise fournit pour favoriser la vie en commun au sein de la collectivité.
Zurich, le 7 décembre 2017
Daniel Kosch,
secrétaire général de la Conférence centrale
* Composition de la présidence pour la période de mandat 2018-2019
Luc Humbel (AG), président
Renata Asal-Steger (LU), vice-présidente
Roland Loos (VD), vice-président
Benno Schnüriger (ZH)
Thomas Franck (SG)
Daniel Kosch (secrétaire général, avec voix consultative)
La Conférence centrale catholique romaine de Suisse (Conférence centrale ou RKZ) est une entité regroupant les organisations ecclésiastiques cantonales («Eglises nationales»). Elle a été fondée en 1971 sous la forme d’une association. La Conférence centrale se définit elle-même comme:
- une communauté ecclésiale solidaire et efficace
La Conférence centrale relève des défis à l’échelon national. Elle vise à ce que ses membres profitent au maximum de leur coopération mutuelle et obtiennent des résultats accrus en œuvrant de concert.
- une force créatrice
La Conférence centrale aborde des sujets d’actualité. Elle fournit des bases de discussion et promeut un dialogue tourné vers l’avenir entre les divers acteurs.
- la garante d’une «plus-value»
La Conférence centrale affecte à bon escient les fonds qui lui sont confiés et veille à ce que ses membres et la vie ecclésiale en bénéficient.
- un partenaire de discussion compétent et constructif
La Conférence centrale fait entendre les préoccupations de ses membres dans le cadre du dialogue qu’elle entretient avec la Conférence des évêques et les institutions actives sur la scène politique et sociale à l’échelon national.
Les tâches fondamentales de la Conférence centrale consistent dans:
- les échanges qu’elle promeut entre ses membres, entre les organismes de droit public ecclésiastique et la pastorale, ainsi qu’entre les responsables de l’Eglise et de la société civile
- le cofinancement d’activités importantes pour l’Eglise qui sont menées à l’échelon de la Suisse ou des régions linguistiques
- les compétences spécialisées qu’elle met à disposition dans le domaine du droit public ecclésiastique ainsi qu’en matière d’organisation et de financement de la vie ecclésiale
- la défense des intérêts et souhaits communs de ses membres qu’elle assure à l’échelon national