Journée internationale des droits humains 10 décembre 2017
Les trois Eglises nationales réaffirment le côté problématique des frontières territoriales, du refus et du rejet
"Le droit international et les droits de lʼhomme empêchent aux Etats de droit dʼisoler à leur gré les frontières", rappellent Mgr Charles Morerod, président de la Conférence des évêques suisses, le Pasteur Gottfried Locher, président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse et lʼEvêque Harald Rein de lʼEglise catholique chrétienne de Suisse. Toutefois, le droit international et les droits de lʼhomme ne garantissent pas à eux seuls une attitude véritablement humaine et la solidarité fraternelle.
Les frontières nʼenglobent pas uniquement un espace dʼappartenance, elles définissent aussi qui en fait partie et qui non, qui peut y accéder et qui doit en rester dehors. Le naturel de toute frontière dissimule sa genèse souvent arbitraire et le caractère inhumain des sillons quʼelle creuse parmi nous. En effet, les frontières qui se dessinent dans notre monde soi-disant globalisé sont plus perméables pour les uns que pour les autres…
Aux trois Eglises nationales de se demander s'il suffit à l'humanité de se confier uniquement au droit des peuples et aux droits humains. Ces instituts de droit ne devraient-ils pas disposer dʼouvertures que le droit à lui seul ne peut pas offrir? Face à la discrimination ethnique, la persécution religieuse, la violence arbitraire, lʼoppression politique, lʼabsence de débouchés économiques et les réfugiés climatiques – autant de réalités redoutables –, lʼidée de fraternité et dʼune seule famille humaine ne doit pas sʼéteindre là où le droit arrive à ses limites.
L'action œcuménique pour la Journée des droits de l'homme est assortie d'un dossier "Torture et migration" d'ACAT Suisse et d'une pétition en vue d'une meilleure protection des victimes de tortures et d'autres maltraitances.
Berne/Fribourg, le 30 novembre 2017