Le jour de la Toussaint a été marqué par le décès de l’abbé Nicolas Bessire, prêtre retraité actif sur le littoral biennois
L'abbé Nicolas Bessire, le 15 août 2019 dans la grotte Sainte-Colombe à Undervelier
Le jour de la Toussaint a été marqué par le décès de l’abbé Nicolas Bessire, prêtre auxiliaire retraité pour l’Unité pastorale Bienne-La Neuveville. Natif de Delémont, l’abbé Bessire est décédé 15 jour avant de ses 71 ans à Mon Repos, un établissement de soins et lieu de vie, à La Neuveville. C’est au cours de l’été que l’abbé Bessire a rencontré des problèmes de santé qui se sont aggravés cet automne et qui ont fini par l’emporter.
Ordonné prêtre le 18 juin 1978, à Soleure, l’abbé Nicolas Bessire à été, de 1978 à 1981, vicaire à la paroisse Sainte-Marie de Bienne, puis de 1981 à 1986, vicaire à Bassecourt. Nommé curé de la paroisse Sainte-Marie à Bienne, de 1986 à 1991, il devient le curé de Vicques, Vermes et Courchapoix, dans la Vallée de Delémont, de 1991 à 1998.
De 1998 à 2009, l’abbé Nicolas s’installe en Ajoie où il est nommé curé dans la VAB, l’unité pastorale Vendline-Alle-Baroche, avant de revenir s’établir « définitivement » au bord du lac comme curé des trois paroisses francophones de Bienne de 2009 à 2016. A partir de cette date, il garde son appartement dans la Maison de la cure Saint-Nicolas à Bienne et devient principalement prêtre auxiliaire retraité pour l’Unité pastorale Bienne-La Neuveville et les paroisses germanophones de Bienne.
L’abbé Nicolas Bessire a assumé de nombreux engagements extra-paroissiaux : capitaine-aumônier à l’armée, directeur spirituel du pèlerinage à Lourdes pour la partie francophone du diocèse de Bâle, doyen du Jura bernois, aumônier de Foi et Lumière, du Chemin d’adoration et des groupes du renouveau.
Ses funérailles seront célébrées le vendredi 5 novembre, à 14h, en l’église du Christ-Roi, à Bienne… avec pass sanitaire.
Quand l’abbé Nicolas Bessire évoquait sa retraite à Bienne
L'abbé Nicolas Bessire, le 6 mars 2019, à Bienne. Photo: Christiane Elmer
Au moment de prendre sa retraite, en août 2016, dans un entretien accordé à Christiane Elmer, journaliste à la revue Angelus, l’abbé Nicolas Bessire évoquait ses années de prêtrise dans la cité horlogère multiculturelle de Bienne !
Abbé Nicolas, combien avez-vous d'années à votre actif à Bienne, comme prêtre ?
Si l'on compte mes trois passages à Bienne (78-81; 85-91; 2009-2016) cela fait quelques 16 années de ministère à Bienne.
Et s'il fallait faire un bilan de votre expérience biennoise en pastorale ?
Je dirais d'abord que la paroisse a bien changé depuis mes débuts. A l'époque, les paroisses étaient encore séparées et indépendantes sur le plan financier. Chaque paroisse était autonome, même si elles dépendaient toutes de la paroisse générale pour ce qui est des grandes dépenses. Avec une seule paroisse de Bienne et environs et une seule communauté francophone, les choses sont différentes. La communauté francophone s'est aussi élargie et est devenue pluriculturelle, avec des paroissiens venus d'ailleurs (Afrique, Asie, Europe de l'est) qui l'ont un peu rajeunie (l'arrivée de familles avec enfants).
Pour ce qui est de mon expérience pastorale, elle s'est enrichie ces dernières années de cette présence, d'une ouverture à d'autres cultures. Pour ce qui est de la pastorale, elle est la même partout, sauf que la rencontre avec les personnes lui donne une dimension particulière. Elle est ici donc plus variée que dans le Jura, par exemple. Le fait d'être en ville change aussi les habitudes, les traditions et les façons de vivre sa foi, notamment dans la pratique des sacrements ou des funérailles. La paroisse offre beaucoup de moyens pour organiser la pastorale, chose qui n'est pas identique si on n'a qu'un petit budget.
Est-ce plus difficile d'être prêtre ici qu'ailleurs?
Le prêtre a la même place dans une paroisse biennoise qu'ailleurs, heureusement. Plus difficile, cela ne l'est pas. C'est peut-être différent à cause des raisons citées tout à l'heure : les moyens, les traditions (moins marquées), la ville. Le ministère est peut-être plus large que dans le Jura, par exemple. Il s'étend à des domaines et des activités qui n'existent pas de la même manière ou dans la même proportion (l'œcuménisme, par exemple, parce que les églises protestantes et les communautés évangéliques sont très présentes).
Que va-t-il se passer pour vous, maintenant ?
La première chose, avec cette entrée en retraite, c'est que je n'ai plus de charge de paroisse et suis libéré de toutes les séances de conseil de toutes sortes. J'ai désormais la mission d'être au service des paroisses du Jura Bernois. Mais, dans un premier temps, c'est surtout Bienne/La Neuveville qui a besoin de mes services. Après, on verra.
Travailler moins, c'est avoir plus de temps. Mais plus de temps pour faire quoi ?
Pour l'instant, je ne suis pas encore organisé et je ne sais pas encore comment tout cela va fonctionner. Il faut que je prenne du temps pour moi. C'est nouveau. Mais j'ai un programme déjà bien rempli. On verra...
Propos recueillis par Christiane Elmer