Un peuple, des disciples, un âne, un coq et du parfum…
Par Didier Berret, diacre.
Commence la grande semaine! Celle qui raconte le printemps de l’humanité, la Pâque, prélude de Pâques. «Ceinture aux reins, sandales aux pieds et bâton à la main». Parés pour une longue route vers l’autre rive. Au-delà de la Mer, rouge comme le sang. D’oasis en oasis, de sources vives en puits taris, de la rocaille au Rocher-Source, de révélations en gémissements, des veaux d’or à la tente du Rendez-vous, du dégoût de la marche à la saveur des cailles, de l’amertume aux jardins d’une Terre Promise.
Au temps du Christ, les mêmes méandres sillonnent encore l’histoire: paraboles et sourdes oreilles, aveuglements et Transfiguration, promesses et reniements. Pâques n’a pas fini de s’écrire!
«Du sommet du mont des Oliviers au sommet du Golgotha, le chemin passe par la dépression du Cédron.»
Commence la longue semaine! Celle de la création, patiente et lente durant laquelle des peuples cherchent les sentiers de la liberté. A tâtons souvent, à l’image des ces foules versatiles qui adulent et puis mordent. Elles avancent au rythme de la procession d’Echternach: deux pas en avant au son des hosannas, un pas en arrière aux hurlements des loups. Deux pas en avant à offrir leur manteau à Jésus, un pas en arrière à tirer au sort sa tunique. Agitation des palmes d’or et dégringolades.