La campagne du Dimanche des médias prend place à la date prévue, autour du dimanche 24 mai 2020, malgré l’absence de célébrations publiques. Le SCJP et CATH.CH participent activement à cette campagne, en lien avec le message du pape François pour la 54e Journée mondiale des communications sociales.
C’est à la narration que le pape François consacre le Message 2020 pour la Journée mondiale des communications sociales: «La vie se fait Histoire». «Parce que je crois, écrit le pape, que, pour ne pas s’égarer, nous avons besoin de respirer la vérité des bons récits: des récits qui construisent, et non qui détruisent; des récits qui aident à retrouver des racines et la force d’aller de l’avant ensemble».
«Cath-Info tisse des liens de vie»
Les recommandations du pape François pour le récit bienfaisant rejoignent les lignes directrices des Centres catholiques des médias en Suisse. Car une communication n’est authentique que si elle s’avère constructive. La récente crise sanitaire a dynamisé la communication et accru le besoin de liens forts entre les personnes confinées. En ce sens, la fréquentation des médias en général et des médias chrétiens en particulier s’est intensifiée.
Cath-Info, le Centre catholique des médias, à Lausanne, a tiré du Message du pape le slogan qui s’inscrit sur les affiches et les dépliants édités à l’occasion du 24 mai: «cath.ch tisse des récits de vie». Des récits mis en valeur, tout au long de cette campagne, au cours du mois de mai et début juin. Les témoignages de professionnels de médias vont accompagner la démarche: Marc-Henri Jobin, le directeur du Centre de formation au journalisme et aux médias (CFJM), Silvana Bassetti, du service communication de l’Eglise catholique romaine de Genève, Julia Moreno, du service de communication de l’Eglise catholique romaine de Neuchâtel et Jean-Claude Boillat, responsable du Service de la communication du Jura pastoral (SCJP), notamment, livreront leur vision des médias au service de la collectivité.
«Comme un artisan, le journaliste tisse des récits»
Volet 2 - Marc-Henri Jobin
Le journalisme comme art de tisser des récits. La comparaison plaît bien à Marc-Henri Jobin, directeur du Centre de formation au journalisme et aux médias (CFJM), à Lausanne. Il revient pour cath.ch sur quelques unes des thèses du message du pape François pour la 54eJournée mondiale des communications sociales célébrée en Suisse le 24 mai 2020.
Le pape François parle du rôle des médias comme l’art de tisser des récits, de révéler l’entrelacement des fils par lesquels nous sommes rattachés les uns aux autres. Qu’en dites-vous?
Marc-Henri Jobin:L’image est excellente et je la reprendrai volontiers à mon compte avec les étudiants du CFJM. On tisse les fils pour faire une toile ou un tapis de diverses couleurs ou motifs. Dans ce sens, le journaliste fait un travail d’artisan. Fil à fil se forme une image concrète qui exprime un sentiment, une émotion. Le récit du journaliste est cependant différent du récit de fiction dans le sens qu’il doit rendre des comptes à la réalité telle qu’elle est. Il ne suffit donc pas de savoir bien écrire et bien raconter pour faire du bon journalisme. Il faut une démarche de questionnement.
«L'Eglise doit être la porte-parole des exclus»
Volet 3 - Silvana Bassetti
Silvana Bassetti est en charge de la communication de l’Eglise catholique romaine de Genève (ECR). Elle est aussi journaliste pour l’agence de presse italienne Ansa. Elle voit dans les récits positifs prônés par le pape l’opportunité de témoigner de ce qui se vit en Eglise, à un moment où l’institution a fait un douloureux travail de transparence sur les cas d’abus sexuels.
Dans l’édito du Courrier pastoral du mois de mars, vous évoquez le peu d’intérêt des journalistes pour le fait religieux et encore moins pour l’Eglise catholique et son actualité, si ce ne sont les scandales.
Silvana Bassetti: Je me suis posé la question suivante: qu’est-ce que cela signifie quand les évêques suisses prennent position sur le suicide assisté ou, plus récemment, sur l’accueil en Suisses de quelques milliers de requérants d’asile qui vivent dans des conditions indignes en Grèce, et que la presse quotidienne romande n’en donne pas ou peu d’échos? Ces propos ne suscitent pas de réaction. Qu’est-ce que cela signifie lorsque l’on cherche les mots «catholique» ou «Eglise» dans les pages des quotidiens et que les résultats conduisent très souvent aux annonces mortuaires? Je laisse à d’autres les grandes analyses sociologiques, mais cela m’interpelle.
Vies et attentes de paroissiens en confinement
Volet 4 - Témoignages dans le Jura pastoral
Le Service de la Communication du Jura pastoral (SCJP) propose une série de témoignages vidéos de paroissiens sur les conditions de leur vie en confinement et leurs attentes pour l’Eglise dans le monde d’après. Une démarche qui s’inscrit dans la campagne 2020 du Dimanche des médias de l’Eglise en Suisse.
Qu’avons-nous appris durant cette période de confinement ? Que souhaitons-nous voir changer pour demain? Telles sont quelques unes des questions auxquelles répondent Bernard, Madeleine et Sonia, trois habitants du Jura pastoral engagés en Eglise. «Puissent ces petites histoires de deux minutes apporter des éléments de réponses pour notre vie de foi et notre expérience d’hommes et de femmes en recherche de sens», note le SCJP.
Julia Moreno: «Jésus était le communicateur par excellence»
Volet 5 - Julia Moreno
Pour Julia Moreno, la communication de l’Eglise est tout sauf un «accessoire», c’est une force nécessaire. Elle-même chargée de la communication pour l’Eglise dans le canton de Neuchâtel, elle estime que l’institution a, avec l’Evangile, les armes pour lutter contre la «toxicité» qui empoisonne, à notre époque, le monde des médias.
Dans son message pour la 54e Journée mondiale des communications sociales, le pape François dit: «Combien de récits nous intoxiquent, en nous persuadant que, pour être heureux, nous aurions constamment besoin d’avoir, de posséder, de consommer». En tant que responsable de communication au sein de l’Eglise, que pensez-vous de cette déclaration?
Julia Moreno: C’est l’une des phrases clé de ce texte magnifique. Il est essentiel que le pape mette en garde contre cela. Il démontre ainsi qu’il comprend très bien le monde actuel, et le problème central que posent les «Fake News» et autres dérives médiatiques.
La toxicité des messages n’est en elle-même pas un phénomène nouveau. Les récits ont toujours servi à endormir, au mieux les enfants, au pire les consciences. Dans la Genèse, déjà, c’est ce que fait le serpent quand il vient tromper Eve. Il s’est toujours agi d’appuyer sur les points sensibles pour obtenir quelque chose, surtout des avantages matériels. C’est une bataille sans fin. Mais le pape François sait qu’il est possible de lutter par l’Esprit Saint. Ce dernier va toujours venir nous taper sur l’épaule pour dire: «Ok, tu es un corps, tu possèdes des choses, mais tu es aussi un esprit, une âme. Et c’est quoi l’essentiel pour toi?»
Jean-Claude Boillat, la communication comme un credo
Volet 6 - Jean-Claude Boillat
Carte de visite sommaire: Jean-Claude Boillat, 57 ans, de Courroux. La présentation ne dit rien du gaillard chaleureux, bon vivant, au caractère bien trempé, connu comme le loup blanc dans le Jura pastoral. Portrait d’un communicant dans l’âme, fan de nouvelles technologies.
Sur le site officiel du Jura pastoral, il est présenté ainsi: «Jean-Claude Boillat, réalisateur de formation, responsable du Service de communication du Jura pastoral (SCJP). Ce diacre passionné par l’univers des médias réalise depuis plus 20 ans tous les reportages (interviews, célébrations, documentaires) en lien avec la partie francophone du diocèse de Bâle.
En marge de son mandat au Centre pastoral du Jura, Jean-Claude Boillat enseigne, depuis 2002, les nouvelles technologies d’information à l’Ecole de commerce de Delémont. Il est aussi membre du Comité de Cath-Info, le Centre catholique des médias».