Lettre de Jean Jacques Theurillat, vicaire épiscopal
La situation de guerre au Kasaï (RDC) à des répercussions dans le Jura pastoral
Le 31 mai, l’abbé Jean Jacques Theurillat, a adressé un message a tout les agents pastoraux du Jura pastoral pour leur faire part des craintes ressenties par les prêtres congolais - en activité dans le Jura pastoral - face à la situation de guerre qui règne dans leur pays et plus particulièrement dans les provinces du Kasaï, où les populations civiles sont les premières victimes des violences perpétrées par des miliciens comme des militaires congolais. Extrait.
Le Jura pastoral a la chance de bénéficier de la présence et du ministère de plusieurs prêtres originaires de la République Démocratique du Congo (RDC). Leurs activités pastorales les rattachent aux hommes et aux femmes de notre région. Leurs liens familiaux les enracinent en terre africaine et plus spécialement dans l’une des provinces de ce très vaste pays d’Afrique centrale. Le conflit larvé qui mine la RDC depuis des années s’est transformé ces derniers mois en une série d’exactions meurtrières et confuses, en particulier dans les provinces du Kasaï, au centre du pays. Les populations civiles sont devenues les victimes de la barbarie de miliciens et de militaires congolais. Chaque semaine, de nouvelles fosses communes sont découvertes. Quant à l’Église catholique, elle est bien souvent parmi les premières institutions visées.
L’abbé Hyacinthe N’Guezi Ya Kuiza m’avait fait parvenir ce message alors qu’il se trouvait au Congo, il y a trois mois : « La situation générale du pays en mal d’élection présidentielle n’est pas bonne, il y a des tensions politiques et sociales. Le plus dur c’est la grande désolation qui règne dans ma propre région natale de Luiza : des milices non identifiées font des ravages, tuent et pillent les familles. Les écoles sont fermées, les paroisses sont en désarroi. » Pour les abbés Jean-René Malaba, Jean-Pierre Ndianyama et Alphonse Nkadi qui viennent de la même région, les nouvelles qui parviennent de leurs proches sont souvent annonciatrices de malheurs. Les abbés Hilaire Mitendo et Georges Bondo sont aussi sensibles à ce qui se passe dans le pays.
Les médias européens donnent peu de place à ces événements, si bien que ni les communautés, ni nous-mêmes comme agents pastoraux, ne mesurons les craintes, les déceptions, les peines que ces situations produisent chez nos confrères prêtres, présents chez nous. Par ce message, je veux me faire le relais de leurs inquiétudes mais aussi de leur espérance. N’hésitez pas à les interroger sur ce qu’ils vivent et à leur manifester des signes de solidarité. Prenez la peine de vous renseigner et de consulter les médias électroniques qui donnent un état de la situation.
Abbé Jean Jacques Theurillat
Vicaire épiscopal