«Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.» Duccio di Buoninsegna vers 1308. | Wikimedia Commons
Qu’est-ce qui fait qu’une parole attire notre attention et nous inspire confiance? C’est en fait la question de l’évangile de ce jour. La réponse est dans le lien avec la personne qui parle. Si nous la connaissons on aura de quoi évaluer la pertinence de son propos. Si nous l’aimons alors on saura par le cœur qu’elle vaut la peine d’être accueillie pour y faire confiance.
Nous entendons dans l’évangile de ce jour la fin du discours de Jésus sur le pain de vie. Il se donne comme une nourriture éternelle: «Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle!» Auparavant il s’était présenté comme le pain de vie. Et comme souvent, Jésus joint les actes à la parole. Il avait nourri les foules au bord du lac. Après le partage des cinq pains et des deux poissons donnés pour la multitude, Jésus revient sur ce geste pour nous dire qu’il est signe de la générosité de Dieu. Il conduit ses convives à découvrir que cette nourriture terrestre est le signe d’autre chose de bien plus important: c’est Dieu lui-même qui donne une nourriture qui se garde pour la vie éternelle.
En même temps, en offrant sa chair et son sang, Jésus nous fait comprendre qu’il se donne totalement pour nous faire vivre. Dans l’évangile de Jean qui ne rapporte pas l’annonce de la Passion comme les trois autres, on peut considérer ces paroles comme une annonce de sa Passion. Le mystère de Pâques est contenu dans ce long discours, celui qui le verra affronter sa mort pour vivre de la Résurrection.
Elle est rude cette parole, dure même selon la traduction littérale de ce mot de l’évangile.
Les premiers auditeurs de Jésus venus en foule de toute part sont perplexes devant l’évocation de la mort pour la vie. Il n’est pas possible d’y entrer par la seule intelligence mais par le cœur pour l’accueillir plus que pour la comprendre.