Méditation de Soeur Véronique
Notre époque est-elle vraiment celle du chacun pour soi? Est-il définitivement révolu le temps où, dans nos villages ou nos quartiers, des vieilles dames dissimulées derrière les rideaux de leurs fenêtres épiaient tout ce qui se déroulait dans la rue? Les hommes eux, attablés au bistrot, n’étaient pas en reste pour s’occuper de la réputation des voisins!
Ainsi pensait-on connaître les autres…
Comme on pense connaître Jésus lorsqu’il revient dans son lieu d’origine. Ce lieu n’est pas nommé, sans doute pour nous indiquer que ce n’est pas le lieu topographique qui importe, mais bien l’enracinement relationnel. D’ailleurs les réactions de ses compatriotes sont sans équivoque: il est le fils de Marie, frère de Jacques et des autres…
Alors, on s’étonne: d’où lui vient cette sagesse et l’extraordinaire réussite de ses miracles? Tout au début de son ministère déjà, à Capharnaüm, lorsqu’il enseignait dans la synagogue, on était frappé de son enseignement: car il les enseignait en homme qui a autorité… et alors sa renommée se répandit dans toute la région de Galilée. (Mc 1.21.28)
Mais ici, à Nazareth, si l’on est tout d’abord frappé d’étonnement, on devient bien vite choqué à son sujet. Les cœurs qui auraient pu s’ouvrir à la foi, se referment. Comment expliquer ce retournement?