Par Soeur Véronique
L’approche de Noël et le temps des fêtes sont propices aux visites.
Nos vies entières sont elles-mêmes tissées de rencontres tour à tour attendues et heureuses, désagréables ou décevantes. Certaines d’entre elles peuvent même devenir de véritables visitations quand une vie est bouleversée, changée, suite à une rencontre, à une parole. On parle alors d’un avant et d’un après.
La visite de Marie à sa cousine Elisabeth s’inscrit elle aussi dans le temps: en ces jours-là… Quels sont ces jours? La source de départ en est l’Annonciation. Car sans Annonciation, pas de Visitation. Sans Esprit pas de mise en marche, pas de chemin vers l’autre. Mais ce flou temporel nous entraîne dans le temps du Seigneur, le temps de l’amour. Ces premiers mots nous placent dans la grande mouvance de l’histoire du salut, dans cette histoire d’amour inouï de Dieu pour les hommes, dans cette confiance infaillible que le Seigneur nous témoigne.
Marie se mit en route avec empressement vers la région montagneuse… L’annonce de toute naissance provoque toujours une course, une hâte, comme les récits de la résurrection d’ailleurs, car la vie est dynamisme et mouvement.
Nous l’imaginons cette jeune femme se hâtant vers Ein Kerem, bourgade située à l’ouest de Jérusalem. La ville sainte est à deux pas, mais c’est pour rencontrer sa cousine que Marie est en route. Or, elle porte en elle un secret vivant. Elle l’a reçu d’un ange. C’est son secret et celui de Dieu.
Mais quelles sont les pensées qui trottent dans sa tête tout au long du chemin? Va-t-elle dire quelque chose à Elisabeth? Et si oui, comment le dire, comment s’y prendre? Ou faut-il taire ce secret? Et quand Elisabeth la saura enceinte, hors mariage, va-t-elle la croire? La condamner? La rejeter ou l’accueillir?