Parler de la mort à l'enfant fait peur. Or, il est vital de le faire et d'associer l'enfant aux deuils qui affectent son entourage. Entre les peurs des adultes et les représentations des enfants, comment parler de la mort à nos enfants ?
Dans cette conférence, entre les peurs des adultes et les représentations des enfants, Alix Noble, conteuse et thanatologue, aborde la question de la mort avec l’enfant. Son témoignage nous éclaire et nous apprend à affronter nos propres questionnements face à la mort.
A travers cette brève vidéo, Alix nous montre comment l'enfant comprend la mort et comment l'adulte peut l'aider à traverser cette douloureuse épreuve de la séparation.
Lecture du film = 5'30''
« On meurt quand on a fini de vivre », Françoise Dolto
L’enfant est curieux et la mort l’intrigue. Face à ses questions l’adulte est parfois désemparé. Tabou, le sujet est passé sous silence, la vérité escamotée et l’enfant s’empare des non-dits pour créer sa propre interprétation.
Alix Noble Burnand, spécialiste en deuil, est conteuse et formatrice, chargée de cours dans la formation des enseignants et des éducateurs titulaire d’un Master en soins palliatifs et traumatologie. Depuis des années elle s’intéresse à la façon de parler de la mort aux enfants.
Personne n’a envie de parler de la mort et pourtant. « L’enfant a besoin d’être le centre du monde pour donner du sens à ce qui l’entoure et la mort l’inquiète parce qu’il a peur de rester seul. Il faut le rassurer et lui dire qu’il y aura toujours quelqu’un pour s’occuper de lui. Ne pas en parler c’est laisser l’enfant seul avec ses perceptions, ses fantômes et ses angoisses », explique la conférencière.
Il est important de dire à l’enfant les mots justes. Alix Noble Burnand propose la vérité : « Grand-papa est mort, son corps va dans la terre ». On peut aussi lui parler de notre croyance, lui expliquer que l’absence définitive est douloureuse mais il pourra penser à grand-papa, porter une fleur sur sa tombe et il restera toujours en son cœur.
L’enfant et l’enterrement. Faut-il l’associer à la cérémonie ? « Dans la mesure du possible je conseille de montrer le corps mort à l’enfant en lui expliquant ce qu’il voit. L’adulte a le rôle de passeur. Le rite c’est faire ensemble les gestes qui accompagnent la mort. La religion c’est croire, on a besoin de faire confiance à une structure. L’imaginaire c’est donner une forme au ressenti».
Et le regard de l’enfant sur la crémation ? « Il faut être prudent avec ce qu’on lui dit. Eviter le mot brûler ou les cendres de grand-papa seront dispersées dans le lac. L’enfant peut ne plus vouloir se baigner dans la mort et brûler un être cher lui être insupportable».
Une grande diversité d’ouvrages pour enfants de tous les âges abordent le thème de la mort. Il n’y a pas d’âge pour y penser et en parler. Les petits comme les adolescents endeuillés sont concernés par cette question. Le cycle de la vie et sa finitude soulève chez eux autant de questions que chez l’adulte. Un livre peut être un partenaire de discussion pour aborder le sujet et pour appréhender les peurs liées à l’existence. Il existe une brochure qui présente et conseille 70 titres aux éducateurs et parents. Les intéressés peuvent consulter ces livres chez Alix Noble Burnand. Il suffit de prendre contact !
Dany Schaer