Assemblée constitutive de la Collectivité ecclésiastique cantonale catholique-romaine (CEC) de la République et Canton du Jura
Renouvèlement du Conseil et de l’Assemblée de la Collectivité ecclésiastique cantonale catholique-romaine (CEC). Habituellement réparties sur deux soirées, à une semaine d’intervalle et sur deux sites distincts, l’ultime assemblée de la législature 2016-2019 et l’assemblée constitutive pour les quatre années à venir se sont succédé jeudi soir au Centre Saint-François, à Delémont. Précédées par une messe et suivies par un repas, ces deux séances ont permis à l’ancienne assemblée de la CEC d’adopter le budget 2020, et à la nouvelle d’élire les autorités de l’Eglise catholique du canton du Jura pour la législature 2020-2023.
Le Conseil de la CEC avec, de gauche à droite, l'abbé Jean Jacques Theurillat (invité), Philippe Rondez, Floriane Chavanne, Baptiste Allimann, Corinne Berret et Claude Schaffter.
La vidéo des deux Assemblées - Lecture 6'30
Les images de la messe en bas de cette page
Jeudi dernier, 28 novembre, avant d’enchaîner deux assemblées à la suite, les membres du Conseil et les délégués de l’Assemblée de la CEC se sont réunis à la chapelle du Centre Saint-François, à Delémont, pour participer à une messe présidée par l’abbé Jean Jacques Theurillat. Durant son homélie, une pièce de cinq francs entre les doigts, le vicaire épiscopal a rappelé que l’organisation pastorale et la gestion financière de l’Eglise étaient comme les deux côtés de la pièce de monnaie : « En regardant la tranche de la pièce, il n’y a pas de distinction nette entre le côté face qui porte l’effigie et le côté pile qui porte la valeur. Le recto et le verso se confondent. Il en va de même pour l’Eglise, vue à travers ses deux visages : l’organisation pastorale du diocèse de Bâle placée sous la conduite de son évêque, Mgr Felix Gmür, et la gestion des finances et des biens matériels de l’Eglise catholique confiée aux membres des communautés, élus démocratiquement pour cette tâche . Une même Eglise, mais avec des fonctions différentes ».
Ce sont près de cent personnes au total (délégués, candidats, membres du Conseil, administration, presse, secrétariat et invités) qui ont participé ou assisté à cette première formule « tout-en-un » et qui, dans sa première partie, se voyait soumettre le budget 2020. Cette ultime assemblée présidée par Mme Françoise Maître, dernier acte de la législature 2016-2019, n’a pas donné lieu a de grandes discussions et les délégués ont adopté le budget 2020 qui prévoit un excédent de produits de 159'943 francs sur un montant total de charges de 9'147'300 francs.
Un examen très critique
Une fois encore les conséquences financières de la réforme fiscale des entreprises ont été évoquées par Philippe Rondez : « Avec une baisse des rentrées fiscales, on ne peut plus continuer sur le mode de fonctionnement actuel ! » Créé à la fin de l’année 2018 en marge de la Commission financière, un groupe de travail étudie, de manière approfondie, la situation financière de la CEC. Ce groupe livrera un rapport accompagné de propositions qui serviront à établir le budget 2021. A entendre Philippe Rondez, responsable des finances au sein du Conseil, membre de la Commission des finances et de ce « groupe de travail extraordinaire », il est impératif de réduire les dépenses : « Nous avons un examen très critique de la gestion actuelle, chaque poste est analysé et le groupe rendra son rapport au Conseil à l’été 2020 ». A noter que s’il n’est plus membre de l’Assemblée et de la Commission des finances, André Girard reste à disposition du « groupe de travail extraordinaire », tout comme Jacques Favre, l’ancien président du Conseil de la CEC, qui a quitté son poste en claquant la porte et qui a été « repêché » en tant que consultant par la Commission des finances.
Du nouveau au budget
Dans les communications du Conseil de la CEC, Claude Schaffter, qui ne se représente pas à sa succession, a évoqué les charges qui pèsent sur les membres du Conseil : « Les dossiers sont de plus en plus complexes. On estime que le travail fourni représente un 10%. C’est probablement pour cette raison qu’il est de plus en plus difficile de trouver des personnes prêtes à sacrifier du temps de travail ou de loisirs pour se mettre au service de notre Eglise. Pour preuve, personne ne s’est présenté pour me remplacer au sein du Conseil ». Le Franc-Montagnard a révélé qu’un nouveau règlement concernant les jetons de présence des membres de l’Assemblée, du Conseil et des diverses commissions est en préparation. Il prévoit notamment un forfait annuel de 4’000 francs pour chaque membre du Conseil, 5’000 francs pour la présidence. Des sommes déjà prises en compte dans le budget 2020.
L’appel de Claude Schaffter
Après seulement une législature, Claude Schaffter quitte le Conseil de la CEC. Profitant de son intervention en tant que président du Conseil, il a brièvement exposé son état d’âme au terme de ses quatre ans à l’exécutif : « J’ai eu parfois le sentiment d’avoir mal à mon Eglise. Non seulement parce qu’elle a été éclaboussée de toute sorte de scandales, écorchée par les agissements d’une minorité de personnes bien en vue. (…) La désertion des églises et les sorties d’Eglise en disent long sur la situation de notre communauté. Prenons la peine de nous encourager, de nous battre pour une pastorale simple, compréhensible et surtout issue d’exemples de vie de chrétiens humanisés et non déshumanisés ».
L’assemblée constitutive
Après un court entracte, selon une procédure bien établie, le cadet de l’Assemblée, en l’occurrence Victor Chételat, 25 ans, de Pleigne, a ouvert la partie statutaire de la première Assemblée de la législature 2020-2023. Avec une décontraction étonnante, l’éphémère président a procédé à l’appel nominal des 60 membres de l’Assemblée, dont quatre désignés par l’autorité diocésaine (une cinquième personne sera nommée ultérieurement).
Seule représentante en activité du Conseil de la CEC à ce moment-là, puisqu’elle est également nommée par l’autorité diocésaine, Floriane Chavanne, de Porrentruy, a confirmé que les 27 nouveaux membres de l’Assemblée avaient été élus tacitement étant donné que le nombre de candidats n’excédait pas celui des postes à pourvoir : « Dorénavant cette Assemblée se compose de 21 femmes et de 38 hommes, avec une moyenne d’âge de 56 ans. 26 délégués siègent pour la première fois et 13 membres de l’Assemblée sont présidentes ou présidents de leur paroisse ».
Le bureau de l’Assemblée
Pour son ultime intervention, le cadet de la soirée a encore demandé à l’assistance d’accepter l’élection de Cédric Latscha, de Courcelon, à la présidence de l’Assemblée, par acclamation. Yves Lièvre, de Courtemaîche, a été élu à la première vice-présidence. La deuxième vice-présidence sera à pourvoir lors d’une prochaine Assemblée. Les deux scrutateurs sont Rose-Marie Willemin, des Bois, et Laure Miserez-Lovis, des Genevez.
Cédric Latscha prend les commandes avec humour : « Vu le nombre de candidats à la présidence, je peux vous certifier que vous avez fait le bon choix », puis demande aux 27 nouveaux membres de l’Assemblée de promettre solennellement leur engagement dans la collectivité.
La Commission des finances
La Commission des finances se compose normalement de onze membres. A fin 2019, quatre d'entre eux quittent l’Assemblée, dont André Girard, de Bassecourt, qui assumait la présidence de la Commission des finances.
Les six membres actuels sont disposés à continuer. Il s’agit d’Agnès Farine, de Porrentruy ; Ariane Hanser, de Delémont ; Philippe Cuenat, de Bassecourt ; Mathieu Fueg, de Courtételle ; Michaël Rossé, de Courcelon ; René Sauvain, de Courtételle. Par contre, aucun d’eux n’est disposé à prendre la présidence.
Jeudi soir, personne ne s’est manifesté pour occuper les quatre postes vacants à la Commission des finances ni pour assumer la présidence. Charge maintenant à l’administration de la CEC de trouver les personnes manquantes.
Le Conseil de la CEC pour la législature 2020-2023 avec de gauche à droite: Baptiste Allimann, de Delémont ; Floriane Chavanne, de Porrentruy ; Philippe Rondez, de Cornol ; Corinne Berret, de Alle. Un cinquième membre sera élu ultérieurement.
Un Conseil réduit
Comme cité plus haut, Claude Schaffter, de Montfaucon, quitte l’exécutif. Représentante de l’évêque au sein du Conseil, Floriane Chavanne, de Porrentruy, a accepté de se lancer dans un troisième mandat de quatre ans. Elue en juin 2018, Corinne Berret, de Alle, s’est portée candidate pour un nouveau mandat, tout comme Me Baptiste Allimann, de Delémont, et Philippe Rondez, de Cornol. Ces trois derniers sont donc élus tacitement et un siège reste à pourvoir dans le courant de l’année 2020. Du coup, c’est à quatre que ce « nouveau » Conseil entame la législature 2020-2023.
A noter que Jean Jacques Theurillat, vicaire épiscopal pour le Jura pastoral, participe – en tant que membre invité – à toutes les séances du Conseil, ainsi qu’aux Assemblées.
Dans la foulée, Corinne Berret a été élue à la présidence du Conseil, Floriane Chavanne à la vice-présidence.
Le pouvoir judiciaire
La Commission juridictionnelle exerce le pouvoir judiciaire et tranche les cas disciplinaires. Elle se compose de cinq membres (+ un suppléant), dont deux juristes et un ecclésiastique. Tous les titulaires ont déposé leur candidature. Le nombre de candidats n’excédant pas le nombre de postes à repourvoir, l’élection est tacite et les titulaires sont réélus, à savoir :
Mme Florence Donzé, des Pommerats ; M. Philippe Jobé, de Porrentruy ; M. Marco Locatelli, de Courroux ; M. l’abbé Jean-Marie Nusbaume, de Delémont ; Mme Madeleine Poli, de Porrentruy ; suppléante : Mme Maëlle Courtet-Willemin, de Delémont.
A noter que Marco Locatelli et Madeleine Poli ont été élus respectivement, président et vice-présidente de cette entité juridictionnelle.
Pascal Tissier - SCJP