64e Assemblée générale de l’Association jurassienne des hospitalières et hospitaliers de Notre-Dame de Lourdes
Après une « suspension » de trois années, près d’une centaine de personnes se sont « enfin » retrouvées, le 24 avril, au Centre l’Avenir à Delémont, pour la 64e assemblée générale de l’Association jurassienne des hospitalières et hospitaliers de Notre-Dame de Lourdes. La reprise du pèlerinage interdiocésain est un soulagement qui va permettre à 1’100 pèlerins, dont 210 Jurassiens, de se rendre dans la cité mariale du 22 au 28 mai prochain, fête de l’Ascension comprise. En marge du voyage, des changements structurels vont intervenir dans l’organigramme qui rassemble le Comité interdiocésain et l’Hospitalité de Suisse romande.
Le Comité de l’Association jurassienne des hospitaliers et hospitalières de Notre-Dame de Lourdes avec, de gauche à droite: Gérard Fridez, porte-drapeau ; Germain Tirole ; Géraldine Kobel, secrétaire ; Fabien Chèvre, président ; Annick Gisiger, caissière ; Nino Franza, aumônier ; et Elodie Mayoraz Joray.
« Lors de la dernière assemblée générale, le 5 mai 2019, c’était encore l’hiver aux Franches-Montagnes. Il y avait même eu une bataille de boule de neige devant l’Espace communal des Bois. » Au matin de ce dimanche 24 avril 2022, Géraldine Kobel, la secrétaire du Comité de l’Association jurassienne des hospitalières et hospitaliers de Lourdes est ravie de revoir autant de monde : « A part ceux qui ont été à la célébration de l’Assomption, l’an dernier à la grotte Sainte-Colombe, la plupart d’entre nous ne se sont pas revus depuis trois ans. Ça fait vraiment du bien de se retrouver ».
Pour ce rendez-vous planifié bien avant la levée des mesures sanitaires, le comité a misé sur un concept « tout-en-un » : l’accueil, l’assemblée, la messe et l’apéritif dînatoire, au Centre l’Avenir à Delémont. Un choix qui a fait l’unanimité au vu de la convivialité des échanges qui ont animé les temps de pause.
Un comité réduit
A entendre Fabien Chèvre, président du comité de l’Association jurassienne des hospitalières et hospitaliers de Notre-Dame de Lourdes, ces années « covid » n’ont « pas été un long fleuve tranquille » (dixit) : « Il a fallu jongler avec les restrictions sanitaires, un pas en avant, deux en arrière : annulation, report, suppression du pèlerinage, le tout sans même pouvoir nous retrouver pour les assemblées générales. Administrativement ces années ont été plus animées avec, notamment plusieurs rencontres avec l’Hospitalité de Suisse romande autour d’une importante réorganisation ».
Fabien Chèvre annonce deux démissions au sein du comité jurassien qu’il préside : « je vous propose, comme le permet les statuts, de ne pas renouveler ces deux postes et poursuivre avec un comité de sept membres ». Une option qui sera acceptée à l’unanimité des hospitaliers présents, tout comme la réélection en bloc des sept membres du comité.
Trois exercices financiers
Particularité de cette assemblée générale : la présentation de trois exercices financiers (2019-2021). Apparemment une simple formalité pour Annick Gisiger, caissière de l’association depuis plus de vingt ans (applaudissements) : « Sachant que les cotisations 2020 et 2021 n’ont pas été encaissées, le bilan des comptes à fin 2021 présente un excédent de charges très raisonnable ». De fait les comptes des trois exercices ont été acceptés à l’unanimité.
La fin d’un malaise
Durant l’assemblée, Grégoire Luyet, président ad intérim de l’Hospitalité romande, a évoqué le malaise qui existe depuis plusieurs années entre le Comité interdiocésain pour le pèlerinage de printemps et l’Hospitalité de Suisse romande (HSR), des divisions importantes qui ont miné sévèrement les relations entre les deux entités. A entendre le Valaisan, la « période covid » n’a pas été vaine : « Il y a eu des rencontres, des démissions et des remises en question. Fin juin, au cours d’une assemblée extraordinaire, un nouveau comité sera mis en place. Une convention de partenariat entre le Comité interdiocésain et l’Hospitalité romande devrait même être signée avant la fin de l’année ». Le président des hospitaliers valaisans prône la transparence totale : « Plus de pèlerinage gratuit, de passe-droit, de caisse noire ou de voyage rétribué. L’implication de chacun – à tous les niveaux – doit être bénévole et la transparence doit être totale dans l’organisation. L’hospitalier paie son pèlerinage cent francs de moins qu’un pèlerin. C’est simple et cette règle doit s’appliquer dans tous les diocèses ».
Pour Grégoire Luyet, les costumes, les brassards ou le matériel transporté devraient être unifiés. On devrait même gommer les différences entre les pèlerinages de printemps et de l’été : « La ferveur et la pratique religieuse diminuent. A nous de revoir le concept global en mettant en avant l’espérance. Le principal miracle de Lourdes, ce n’est pas la foi des malades, mais la foi des hospitalières et des hospitaliers. Les défis sont nombreux, alors que nous sommes de moins en moins. Il est donc impératif de se concentrer sur l’essentiel ».
Nombre de pèlerins limité
« Enfin ! », s’est exclamé Thierry Corbat au moment de prendre la parole, « J’applaudis des deux mains Grégoire Luyet pour son intervention ». Pour le responsable de l’organisation du pèlerinage pour le diocèse de Bâle, il s’agissait de se montrer prévoyant : « A l’été dernier, il était encore difficile de prévoir comment évoluerait la situation sanitaire. Après deux éditions annulées, le Comité interdiocésain a décidé de réduire le nombre de places disponibles dans les cars de malades, dans le TGV et par avion. Pour compléter l’offre, on a privilégié les déplacements en car, beaucoup plus flexible à réserver ». Thierry Corbat a souligné une érosion des inscriptions, par rapport à l’édition 2019 : « Cette année, ce sont environ 1'100 pèlerins (- 700) qui se rendront dans la cité mariale, dont 210 Jurassiens (- 50). Parmi ces derniers on dénombre 17 malades (- 2) ; 18 hospitaliers (- 12) ; 23 hospitalières (- 16) ; 152 pèlerins (- 13). Chaque moyen de transport aura un médecin à bord. Pour le car des malades jurassiens, la permanence médicale sera assurée par la doctoresse Marie-Denise Schaller, originaire de Corban, qui a exercé au CHUV à Lausanne ». Articulé autour du thème « Allez dire aux prêtres... », le pèlerinage sera présidé par Mgr Denis Theurillat, évêque auxiliaire émérite du diocèse de Bâle, qui remplace Mgr Felix Gmür, retenu en Suisse par d’autres obligations.
De l’autel au buffet
Au terme de la partie statutaire de l’assemblée générale, l’abbé Nino Franza, aumônier de l’association jurassienne des hospitalières et hospitaliers de Lourdes, a célébré une messe dans la grande salle du Centre l’Avenir à Delémont.
Après cette célébration "délocalisée", toutes les personnes présentes ont pu partager le verre de l'amitié au cours d'un grand apéritif dînatoire... qui avait la forme d'un beau buffet campagnard préparé par le "groupe apéro" des membres de l'Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF) de la Vallée de Delémont.
Pascal Tissier