Jean-Claude Boillat, un engagement sans failles dans l’audio-visuel au service de la pastorale locale | © SCJP
Article de Bernard Litzler I Cath-Info
Carte de visite sommaire: Jean-Claude Boillat, 57 ans, de Courroux. La présentation ne dit rien du gaillard chaleureux, bon vivant, au caractère bien trempé, connu comme le loup blanc dans le Jura pastoral. Portrait d’un communicant dans l’âme, fan de nouvelles technologies.
Sur le site officiel du Jura pastoral, il est présenté ainsi: «Jean-Claude Boillat, réalisateur de formation, responsable du Service de communication du Jura pastoral (SCJP). Ce diacre passionné par l’univers des médias réalise depuis plus 20 ans tous les reportages (interviews, célébrations, documentaires) en lien avec la partie francophone du diocèse de Bâle.
En marge de son mandat au Centre pastoral du Jura, Jean-Claude Boillat enseigne, depuis 2002, les nouvelles technologies d’information à l’Ecole de commerce de Delémont. Il est aussi membre du Comité de Cath-Info, le Centre catholique des médias».
Tout est dit? Oh non. L’intéressé décrit ainsi ses activités: «Je suis diacre à la paroisse St-Marcel de Delémont. Et je travaille à 40% pour l’unité pastorale Sts-Pierre-et-Paul et à 50% pour le SCJP et»… Et encore? «Je suis aussi marié, papa de trois jeunes adultes et grand-papa d’une petite Jade qui aura bientôt un an». Le sourire de la petite fait déjà fondre son grand-père.
Le ministère des médias
De fait, Jean-Claude est tombé dans la marmite de la communication depuis 1987. Il raconte: «Je me suis engagé comme catéchiste professionnel pour la pastorale des ados. Et très vite, je suis devenu formateur-animateur pour les bénévoles et les programmes pastoraux, en maniant la caméra pour des vidéos». De fil en aiguille, il se forme à l’ACNAV, l’Association catéchétique nationale pour l’audio-visuel, à Paris. Cette formation le spécialise, au moment où la communication d’Eglise s’oriente davantage vers les images.
Tournage à la collégiale de St-Ursanne pour la messe de l’Ascension pour AjoieTV, le 21 mai dernier | © SCJP
En 1998, «j’ai basculé dans le ministère des médias», dit-il. Le Vicariat, l’Eglise du Jura pastoral, lance le Service audiovisuel du Jura pastoral, le SAJP. Une bascule totale dans le monde de l’image. Notre Jurassien commence à écrire des scénarios, il tourne encore et encore des images.
Vaste palette
En 2016, le SCJP succède au SAJP. Quand il en parle, Jean-Claude Boillat vante les mérites de son «équipe», Rémy Charmillot pour le Web, Pascal Tissier pour la presse écrite et le Bulletin du Jura pastoral, et Sabine Siffert, la secrétaire. Car vaste est la palette d’activités du service logé au Centre pastoral de Delémont, tout près de la gare. Entre les communications officielles, la formation, l’aumônerie, le secteur pastoral, le Madep, la pastorale de la jeunesse, le Rencar: tous comptent sur lui pour communiquer.
De fait, le SCJP dépend du Vicariat épiscopal, placé sous la houlette de l’abbé Jean-Jacques Theurillat. Présent sur tous les fronts, il s’est investi même durant la récente période de confinement. Et le directeur du Centre pastoral, Thierry Corbat, n’est pas le dernier à soutenir les efforts de communication. «Lorsque nous avons tourné au Centre St-François pour les offices du Triduum pascal sur le Web, il a fallu installer toutes les caméras, les câbles, un équipement incroyable, indique le responsable du SCJP. Et le directeur du Centre pastoral nous a aidés à porter le matériel…».
Les nouvelles technologies
En 33 ans d’activités pastorales, Jean-Claude Boillat a participé aux évolutions du monde médiatique: «Les moyens de communiquer ont beaucoup changé. Les supports ont bougé et l’arrivée du téléphone portable a pas mal bousculé les relations». En outre, la démocratisation a amené «chacun à se faire sa vérité», ce qui a provoqué des changements «dans la recherche de Dieu», dit-il.
Lors du Triduum pascal, en raison du confinement, le SCJP a tournée et diffusé des offices depuis le Centre St-François à Delémont. Ici avec l’abbé Hilaire Mitendo | © SCJP
Diacre, il a été associé aux mutations de l’Eglise, marquées par une présence accrue des laïcs et la remise en cause de l’autorité du curé. Ces évolutions, le SCJP les révèle, les perçoit, en rend compte. Dans un monde où les «auto-producteurs d’images et de vidéos» prennent place, le site du Jura pastoral se fait miroir des réalités locales: «Pendant le confinement, par exemple, les mini-interventions des familles avec Quelqu’un à ma fenêtre, les histoires du Père Jacques (il parle du chanoine Œuvray, «figure» ecclésiastique du Jura), les messes de Romain Gajo sur YouTube, tout cela figure sur le site. Car les gens font des choses et nous en sommes les témoins». «L’équipe», encore!
Les technologies de la communication, autre thème de prédilection du diacre Boillat. Son mémoire de diaconat abordait les aspects bibliques, théologiques et ecclésiaux des nouvelles technologies d’information et de communication. Résultat: un livre Web & Co et pastorale. Les NTIC et la transmission de la foi, coécrit en 2013 avec l’abbé François-Xavier Amherdt (Editions St-Augustin), professeur de théologie pastorale à l’Uni de Fribourg. Les invitations et les échos de Bruxelles à Tananarive ont salué la sortie du livre.
«Mettre en valeur ce qui se vit»
Aujourd’hui, le SCJP est «au service des unités pastorales, des services spécialisés comme le Rencar ou des services catégoriels, comme la jeunesse ou de la formation». Des 1400 ans de Saint-Ursanne au vicariat de Bienne, les sujets ne manquent pas. Reflets d’une Eglise vivante, participante. Avec des appuis en communication, Didier Berret dans les Franches-Montagnes ou Christophe Wermeille en Ajoie, tout en renforçant les liens avec le diocèse de Bâle.
Depuis 2017, le communicant a élargi son horizon: diacre, Jean-Claude Boillat est aussi inséré en paroisse. Le souci est le même: «Mettre en valeur ce qui se vit, ce qui se joue». Cela résonne comme en écho au message du pape François pour la Journée mondiale des communications sociales 2020: «Nous avons besoin de respirer la vérité des bons récits: des récits qui construisent, et non qui détruisent; des récits qui aident à retrouver des racines et la force d’aller de l’avant ensemble». (cath.ch/bl)