Trois jours de session de formation à Strasbourg pour les agents pastoraux jurassiens
Pluralisme, instantanéité de l’information, digitalisation et polarisations politiques: autant de mutations qui caractérisent le monde contemporain. Du 3 au 5 septembre 2019, une soixantaine d’agents pastoraux du Jura pastoral ont analysé les crises multiples que traverse la société contemporaine pour discerner les attitudes pastorales appropriées.
05.09.2019 par Davide Pesenti
«Dans le passé, l’Eglise s’est pensée en tant qu’institution totalisante» a expliqué Jean-Jacques Theurillat, vicaire épiscopal du Jura pastoral, devant les participants réunis au Centre St-Thomas de Strasbourg (France). «Dans un tel contexte, toute la réalité était comprise à l’intérieur du cadre ecclésial».
Or, aujourd’hui la société occidentale se retrouve dans un modèle pluraliste. «Lorsque nous sommes actifs dans la pastorale, nous sommes de plus en plus confrontés à des regards différents.» Le but de la session est l’approfondissement et l’ouverture à cette pluralité. «Nous devons être attentifs au fait que si nous ne pensons qu’à l’intérieur de l’Eglise, nous ne sommes plus fidèles à la mission que nous avons», a-t-il souligné.
Lecture du film = 2'30'
Accueil, écoute et respect
Une mission qui, selon l’abbé jurassien, s’articule autour de l’accueil, de l’écoute et du respect de ce que vit la personne que les agents pastoraux rencontrent dans leur quotidien. «Ce constat doit nous inciter à parler entre nous, à faire valoir nos opinions en respectant la diversité, pour qu’elles prennent corps là où nous sommes engagés», a affirmé le vicaire épiscopal du Jura pastoral.
L’approche sociologique a été mis au cœur des travaux de la session, visant un objectif clair: permettre aux participants de mieux saisir les raisons profondes et les grands enjeux des mutations qui marquent notre société.
Au cours de la première journée, Anne-Sophie Lamine, professeure de sociologie à l’Université de Strasbourg, a mis en évidence les conséquences de la mondialisation sur les modes de vie contemporains. «Confrontation avec des façons différentes de penser, instantanéité et simplification de l’information, digitalisation et polarisation politiques représentent des transformations sociétales majeurs qui impactent également l’Eglise catholique», a-t-elle expliqué.
Quelles transformations vit le monde contemporain ?
Quelles thématiques en "crises" retrouve-t-on dans les institutions, avec Virginie Le Corre, doctorante en sociologie
Virginie Le Corre, doctorante en sociologie à la Faculté des sciences sociales de l'Université de Strasbourg
Lecture du film = 4'
« Une vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes »
Paul Ricœur, penseur des institutions justes.
« Une vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes » : la célèbre formule par laquelle Paul Ricœur définit la « visée éthique » se trouve dans la septième étude de Soi-même comme un autre , l’un de ses livres majeurs. Elle y est longuement explicitée et incluse dans la réflexion plus vaste sur la philosophie du sujet qui occupe l’ensemble de l’ouvrage. Ricœur l’a commentée à plusieurs reprises par la suite, avec des variantes dans la formulation : ainsi, à la place de la vie « bonne », on trouve une « vie accomplie » ; « autrui » devient parfois « l’autre » ou « les autres » ; les « institutions justes » apparaissent aussi au singulier.
(...) il semble bien qu’il n’est pas ou qu’il n’est plus méprisable ou condamnable, en un temps où le scientisme et le positivisme célèbrent de nouveaux triomphes face aux philosophies de la liberté, que des philosophes s’intéressent aussi à la théologie et à la tradition religieuse, à ses intuitions et à ses ressources, pour penser le présent.
Lire l'intégralité de cet article de Jean-Louis Schlegel, publié dans Esprit 2017/11 (Novembre)
Qu'est-ce qu'une conduite à risque ?
Quatre figures : ordalie, sacrifice, blancheur, addiction
Présentation : La notion de conduite à risque est entendue comme un jeu symbolique ou réel avec la mort, une mise en jeu de soi dont l’enjeu n’est pas de mourir mais de vivre plus. Ce sont des rites intimes de fabrication du sens. Pour les jeunes générations, il s’agit d’un dernier sursaut pour se mettre au monde, accoucher de soi dans la souffrance, accéder enfin à une signification de soi permettant de reprendre sa vie en main. - David Le Breton