Parution d’un nouveau livre collection « Perspectives pastorales » n° 10: La joie de prêcher
Un indispensable pour cette nouvelle année académique et pastorale ! Bien plusqu’un simple vademecum, le dernier ouvrage de François-Xavier Amherdt, prêtre et professeur de théologie pastorale et pédagogie religieuse, vient fort heureusement combler un vide dans les publications francophones sur la prédication liturgique et sa préparation. Il remet l’homélie au milieu du village,à la suite de l’exhortation La joie de l’Evangile du pape François. D’une lectureaisée, soutenue par une grande érudition non sans pointes d’humour, ce manuel - unique en son genre - est un compagnon idéal pour les prédicateurs et les amoureux de rhétorique.
Comment préparer l’homélie ? Comment la rédiger ? La prononcer ? Comment la renouveler par exemple lors des grandes fêtes ?
Quatre questions-clés déployées en trois parties avec un dernier chapitre assumé aux propositions suggestives dont quelques-unes paraîtront peut-être à certains à la limite du hors-jeu canonico-liturgique ! Grâce à un plan serré, d’utiles aide-mémoires et des tableaux récapitulatifs bien pensés, l’auteur, au bénéfice d’une longue expérience de prédicateur et d’enseignant, nous introduit avec pédagogie dans cet art subtil de la prédication liturgique qu’est l’homélie.
Premièrement, il la situe tant sur le plan de l’acte de foi (comme actualisation véritable et communautaire de la Parole de Dieu) qu’en regard de sa place au cœur des célébrations. Lien indissoluble entre la table de la Parole et la tableeucharistique, l’homélie permet de poursuivre la conversation engagée par le Seigneur avec son peuple ; elle est ainsi vécue comme une sorte d’accompagnement spirituel collectif. C’est un sacrement de grâce, le lieu de la communication et de l’explication de la Bonne Nouvelle pour édifier la communauté et inviter à la conversion, enjetant des lumières sur le sens de l’existence. D’où le soin à accorder à sa préparation.
En véritable artisan, le prédicateur est ainsi amené à tenir compte des fondements classiques de la rhétorique et des neuf dimensions liturgico-pastorales de l’homélie. En serviteur de la Parole, il doit se mettre en état d’écoute et multiplier les points de contact avec le texte. Un vrai travail de scout éclaireur ! Il importe de débusquer les faux amis, de démêler les six niveaux possibles de lecture pour pouvoir parler vrai, clair, juste et avec vie. L’étude scripturaire, lechoix du langage, le travail sur sa posture et sa voix, sont autant d’atouts aptes à faire jouer harmonieusement le fond et la forme, gage d’une bonne prédication.
L’auteur plaide ensuite pour un renouvellement régulier. A cet effet, il évoque de nombreuses pistes : varier les styles et les plans de rédaction, analyser l’espace et l’acoustique, soigner l’après-homélie en privilégiant par exemple des cafés-forum pour avoir un retour des paroissiens, apprivoiser son trac, faire confiance à l’Esprit Saint... Cela permet d’éviter de nombreux couacs comme le sermon « têtard » avec un début immense et une finale trop brève.
Enfin, ses conseils de prédication pour les baptêmes, mariages, funérailles et circonstances particulières favorisent une véritable homilétique d’engendrement qui cherche à rejoindre chaque destinataire, en lui donnant une nourriture pour la route. Complété par un catalogue des vertus formelles du prédicateur et doté d’une riche bibliographie, cet ouvrage est le fruit d’une abondante moisson. A partager largement en guise d’antidote face à l’ennui, soi-disant, de certaines prédications...
La joie de prêcher. Petit manuel, coll. « Perspectives pastorales » n° 10, 288 pages, 2018, Éditions Saint-Augustin, CH 1890 Saint-Maurice.
