Communiqué de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse
RKZ Focus du 5 septembre 2022 à Berne
 

Des impulsions concrètes pour s’engager avec crédibilité et détermination en faveur du dévelop-pement durable : telle était la mission que la Conférence centrale s’était donnée pour la rencontre nationale de réseautage 2022. Au cours de différents ateliers, des décideuses et décideurs et des responsables de projet issus de l’économie, de la politique et de l’Eglise ont partagé leurs expé-riences avec la centaine de participant-e-s. Il en est ressorti un bilan unanime : comme les orga-nisations ecclésiastiques forment une communauté sous l’égide de la Conférence centrale et agissent au-delà des frontières cantonales, elles peuvent décupler les forces. Ce potentiel doit être encore mieux exploité à l’avenir.

« Les rencontres de cette journée me rendent optimiste. J’ai en effet dialogué avec de nombreuses per-sonnes qui sont motivées et qui ont la capacité d’entreprendre quelque chose ». Voilà comment la clima-tologue Martine Rebetez résume ses impressions de la manifestation. Dans son exposé introductif, elle avait souligné avec force à quel point il importe d’agir vite. « Le titre de l’événement est très pertinent » a-t-elle affirmé. « Car la dimension temporelle constitue l’un des problèmes principaux : les choses évo-luent rapidement, nous devons freiner les émissions de CO2 à très court terme, avant de dépasser le seuil de bascule du système terrestre. » 

Utiliser le potentiel de l’Eglise comme actrice efficace de la durabilité

L’Eglise est bien positionnée pour agir : ce constat est aussi partagé par les responsables des ateliers et les spécialistes de divers domaines de la durabilité. En effet, pour obtenir des résultats, il faut unir les forces et développer des stratégies en tant que communauté. L’engagement individuel a ses limites, il déploie peu d’effets et mène au découragement. Dans le cadre de sept ateliers, les participantes et participants étaient invités à échanger leurs avis et à concevoir des idées avec le soutien d’un-e expert-e. 

« En prenant des mesures assez simples, vous pouvez créer une prise de conscience en vue d’agir du-rablement comme organisation » a assuré Antonia Stalder, directrice de Pro Zirkula. « Formulez des di-rectives d’approvisionnement claires et concises. Vous pourrez ainsi faire toute la différence. »
L’Eglise est consciente de sa responsabilité. Cela a été notamment démontré par la présence de la nouvelle représentante pour l’écologie du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, Dorothée Théve-naz Gygax. « Nous implémentons une stratégie pour l’écologie intégrale. L’écologie doit être 'intégrale' parce que tout est lié. Cela nécessite une vision globale et une action commune. »

Passerelle – des paroles aux actes, de la Suisse à l’Amazonie.

Que faut-il pour que nous passions à l’action ? « Augustin déjà avait décrit l’homme comme un être re-plié sur lui-même, qui a perdu la capacité de regarder en avant et de lever les yeux parce qu’il est focali-sé sur lui-même. » Dans ses appels à l’éveil, le slameur Remo Zumstein a établi un lien entre perspec-tives sombres et faible lueur d’espoir : la déformation est-elle si chronique que nous ne pouvons être amenés à adopter un comportement plus ou moins durable qu’en installant des clôtures électriques, comme on le ferait pour des animaux ? Ou faut-il que la SA de l’humanité, avec ses quelque huit milliards de collaboratrices et collaborateurs, mette des postes au concours pour « redresser à long terme le personnel replié sur lui-même en vue de motiver et de requinquer les équipes ? » Ce n’est pas l’attention et le travail qui manqueraient. De manière plus réaliste, il faudrait que les institutions scolaires, politiques et religieuses établissent des directives contraignantes afin de nous faire accepter « la vérité qui dérange [...] et d’élargir notre regard vers le haut, vers l’avant et en toutes directions. »

Le RKZ Focus a également accueilli une invitée surprise en la personne de Sœur Birgit Weiler, ensei-gnante à l’Université jésuite de Lima, qui lutte pour la survie des populations et de la forêt tropicale aux côtés des peuples indigènes et s’est beaucoup engagée dans la préparation du synode en Amazonie. Les entretiens au sein des ateliers l’ont enthousiasmée : «L’Amazonie est menacée comme jamais au-paravant. Bientôt, la forêt tropicale n’absorbera plus de CO2, mais en rejettera. Ce n’est plus qu’une question de temps. Cela concernera chacun et chacune ! J’ai appris aujourd’hui que cette conscience existe ici aussi. Je serais heureuse de créer des passerelles pour que nous puissions nous aider mutuel-lement et avancer ensemble. »

Dans sa conclusion, la vice-présidente de la Conférence centrale, Franziska Driessen-Reding, a formulé la mission concrète de la Conférence centrale : « La Conférence centrale a trop peu de ressources pour agir à large échelle. Cependant, elle peut partager son savoir et le mettre en réseau. Nous devons acti-ver davantage encore notre réseau à l’avenir. » Dans son discours de clôture, Daniel Kosch a encoura-gé le public à ne pas se focaliser sur les aspects négatifs : « Cela entraîne une spirale descendante et mène au blocage. Nous avons besoin d’un changement de perspective, pour tirer aussi des enseigne-ments positifs de la mutation, comme l’écrit justement Marianne Vogel Kopp dans son poème :

« Con-sommer mieux avec moins. La réduction mène à la félicité. [...] Vivre modestement, voilà la clé. »

Pour plus d’informations au sujet des ateliers et des impulsions concrètes : https://www.rkz.ch/fr/content/details/die-zeit-draengt/

Pour tout renseignement complémentaire, prière de prendre contact avec Daniel Kosch, secrétaire géné-ral de la Conférence centrale : Tél. : 044 266 12 01, e-mail : daniel.kosch@rkz.ch