20.03.2019 par Jacques Berset
Les présidences des Conférences épiscopales d’Allemagne, de France et de Suisse participent les 25 et 26 mars 2019 à Paris, au siège de la Conférence des évêques de France (CEF), à un colloque sur le thème “Dialogue sur le bien commun européen”.
Les élections européennes de mai 2019 seront au menu des discussions auxquelles prend part Mgr Félix Gmür, évêque de Bâle, et président de la Conférence des évêques suisse (CES).
Dans la conviction que la relance du projet “Europe” passe par une redéfinition du bien commun, lesdites conférences épiscopales souhaitent nourrir une réflexion pour approfondir cette thématique. C’est pourquoi elles mettent sur pied une plate-forme de dialogue réunissant environ 80 participants des trois pays, soit des représentants d’Eglise, des universitaires, des politiques, des responsables économiques ou associatifs. Pour l’Allemagne et la France, ce thème s’inscrit dans la perspective des élections européennes de mai 2019.
L’Union européenne à la recherche d’un nouveau souffle
“L’Union européenne ne fait plus l’unanimité et cherche un nouveau souffle pour répondre aux aspirations de ses citoyens”, note dans un communiqué la CEF.
Les élections européennes auront lieu le 26 mai. Elles se dérouleront dans un contexte marqué par de multiples difficultés: une forte contestation des inégalités économiques, sociales et territoriales en France, la montée des populismes dans différents pays européens, l’incertitude concernant le BREXIT, la crise migratoire, la difficile transition écologique et un environnement international instable.
Redéfinir le bien commun
Portées par la conviction que la relance du projet européen passe par une redéfinition du bien commun, les Conférences épiscopales d’Allemagne, de France et de Suisse souhaitent apporter leur contribution au débat démocratique en organisant un dialogue pour approfondir cette notion.
Cette rencontre est placée sous la présidence du cardinal Reinhard Marx, archevêque de Münich, président de la Conférence épiscopale allemande, de Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, président de la Conférence des évêques de France, et de Mgr Félix Gmür, président de la Conférence des évêques suisses.
Perte du sens d’un bien commun européen
Ce colloque organisé autour de trois sessions, au cours desquelles se succéderont trois interventions, explorera la notion de bien commun européen sous différents angles.
Une approche historique permettra d’abord de saisir le caractère dynamique de cette notion avec la participation de Thomas de Maizière, ancien ministre de la Défense et de l’Intérieur de la République fédérale allemande, de Sylvie Goulard, ancienne ministre aux Armées en France et ancienne députée européenne, ainsi qu’Enrico Letta, ancien président du Conseil italien, directeur de l’Ecole des Affaires internationales de Sciences Po Paris, et président de l’Institut Jacques Delors.
Nouvelles pistes
Une deuxième session s’attachera à analyser la perte du sens d’un bien commun européen chez les peuples, avec la participation d’Andreas Röder, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Mayence; Georg Kohler, professeur émérite de philosophie politique à l’Université de Zürich, et le Père jésuite Gaël Giraud, chef économiste de l’Agence française du développement et directeur de recherche au CNRS.
La troisième session explorera ensuite des pistes pour redéfinir le bien commun européen, avec Thomas Gomart, directeur de l’Institut Français des Relations internationales (IFRI), Elena Lasida, professeure d’économie, membre du conseil scientifique de la chaire Bien commun de Institut catholique de Paris, et Michel Aglietta, professeur émérite d’économie à l’Université Paris-Ouest.
Depuis 2015
Les responsables des Conférences épiscopales des trois pays se réunissent tous les ans pour un échange informel. Depuis 2015, ils ont entrepris d’organiser tous les deux ans une rencontre sur un thème d’actualité qui concerne les trois pays. La première rencontre a eu lieu à Rome en 2015 autour du synode sur la famille, la deuxième à Berlin en 2017 sur les migrations. La troisième rencontre, bilingue français-allemand, a lieu à Paris et concerne l’Europe et le bien commun européen. La Suisse n’est certes pas membre de l’Union européenne (UE), mais n’en demeure pas moins une partenaire privilégiée au cœur du continent européen et fonctionnant souvent comme “passerelle” de pays à pays d’idées et conceptions différentes. (cath.ch/ces/cef/be)