La coutume du sapin de Noël est étroitement liée à la religion. Elle remonte aux croyances des peuples d'Europe dans l'Antiquité | © Pixabay
Le sapin fait depuis des siècles partie intégrante de l’imagerie de Noël. Aujourd’hui considéré comme un symbole profane, il plonge néanmoins ses racines dans le terreau de la religion, notamment chrétienne.
Depuis quelques années, le sapin de Noël le plus cher du monde (11,4 millions de dollars), et certainement l’un des plus spectaculaires, est installé à….Abou Dabi. Sa présence pleinement acceptée, dans un pays musulman tel que les Emirats arabes unis, est le signe que ce symbole a atteint un statut complètement profane. Difficile d’imaginer une crèche ou un crucifix dans le hall d’un grand hôtel d’un pays du Golfe.
Les amis d’Obélix
La coutume du sapin de Noël est pourtant étroitement liée à la religion. Elle remonte tout d’abord aux croyances des peuples d’Europe dans l’Antiquité. Vivant dans un continent alors fortement boisé, les arbres avaient pour ces populations une importance majeure. Très souvent, elles les ont sacralisés, voire divinisés
Les Nordiques rendaient notamment un culte à Ygdrassil, un arbre sacré dont les racines sont ancrées dans le monde obscur tandis que ses branches supportent la voûte céleste. Elles forment un passage entre le royaume des dieux et la terre. Lors de la fête traditionnelle de Yule (qui correspond au solstice d’hiver), le soleil revient sur terre par ce passage (un peu comme le Père Noël qui descend par la cheminée).
On sait également par Astérix à quel point les Celtes aimaient les arbres. Dans les albums, Obélix fait toujours un sort aux Romains qui ont le malheur de les couper. Les Gaulois dédiaient ainsi un épicéa au jour de renaissance du soleil. Ils l’appelaient «l’arbre de l’enfantement». Ce qui fait dire à beaucoup de Bretons qu’ils ont inventé non seulement le sapin, mais aussi la crèche.
Plus au sud, d’autres peuples qui avaient moins de conifères à disposition utilisaient des arbres à feuilles persistantes comme le pin pour symboliser la vie éternelle. Les Egyptiens, les Chinois et les Hébreux les décoraient de couronnes et de guirlandes. Lors des Saturnales, fêtées au solstice d’hiver, les Romains ornaient leurs maisons de branches de laurier de buis ou d’olivier.