« Et toi quand tu jeunes, retire-toi dans ta chambre, ton Père sait ce que tu vis dans le secret. »
Carême, temps de jeûne, exploration d’une privation qui peut redonner une saveur particulière à l’existence. Cette expérience du manque peut donner le goût de la plénitude. Ainsi, le carême, peut aussi être ce temps pour se tourner vers Dieu qui peut combler tous nos manques.
Et je vois ces visages de femmes et d’hommes rencontrés dans une chambre d’hôpital, retenus dans leur lit, contraints de faire face à la maladie ou à la mort qui approche. Être malade est en soi un carême.
Être privé de sa santé c’est irrémédiablement se questionner sur le sens de la vie et peut-être espérer la Vie. Réaliser à quel point chaque instant est précieux et que, si le passé risque de s’enfuir bientôt dans l’oubli et l’avenir se conjuguer avec l’inconnue, seul l’ici et maintenant est à vivre pleinement, faisant du présent le plus précieux cadeau. Une étincelle de vie qui a déjà un goût d’infini.
A vous qui allez traverser ce « carême en malade », je vous offre cette phrase reçue d’une patiente : « quoi qu’il arrive, même si je dois mourir jeune, je veux croire que la Vie est plus grande que cette épreuve et qu’elle m’appelle à évoluer vers quelque chose de beau que je ne connais pas encore. »
Notre Père céleste sait ce que nous vivons dans le secret. Sans cesse il murmure à nos cœurs son désir d’être là, présent à nos côtés, offert à notre espérance.
Jean-Charles Mouttet, Ecoute et Soin spirituel aumônerie HJU