A l’émerveillement du ciel orangé que produit le sable du Sahara, succèdent des interrogations sur cette étrangeté. Le désert est si loin et voilà qu’il plane au-dessus de nos têtes durant plusieurs jours. Les météorologues nous l’expliquent par les vents et les scientifiques nous rassurent pour notre santé.
Certaines personnes l’ont à peine aperçu, prises par leurs tâches quotidiennes ou des préoccupations plus importantes, d’autres s’en sont émerveillées, d’autres encore s’en sont inquiétées. Un même phénomène mais presque autant de réactions que ce que nous sommes.
A l’image du sable du Sahara dans le ciel, la fête de Pâques a été pour certains anecdotique, pour d’autres une grande joie et peut-être pour quelques-uns une appréhension. Pour les disciples également, la résurrection de Jésus n’a pas été évidente, elle fût une peur, une surprise, un bonheur et certains l’ont simplement ignorée.
Et pourtant, même si elle semble venir de loin, elle est pour « toutes les nations » comme l’exprime encore l’évangile de ce dimanche (Luc 24, 47). Annoncée à toutes et tous, elle n’est imposée à personne et bien des gens ne l’aperçoivent même pas. Malgré tout, loin d’un phénomène dans le ciel qui passe, elle est une promesse inscrite dans le cœur de l’être humain, déjà réconcilié avec la Vie. Présence intime, présence ultime et éternelle ; pour toi aussi, du ciel dans ton être.
Jean-Paul Odiet, théologien en pastorale