Le billet d'Antoine Dubosson, LQJ 07.09.2024
Jésus met ses doigts dans les oreilles d’un sourd qui a des difficultés d’élocution et lui touche la langue en disant en araméen : « effata » c'est-à-dire « ouvre-toi ». Aussitôt ses oreilles s'ouvrent et sa langue se délie. (Mc 7,32-35)
L'expression « effata » est un impératif au singulier. L'ordre d’ouverture n'est donc donné ni à la langue ni aux oreilles, mais à l'infirme. Lorsque celui-ci s'ouvre, tout ce qui en lui était lié se délie : il devient une personne libre. Il se met à parler lorsque ses oreilles s'ouvrent. Il y a donc une relation entre l'écoute et la parole. Parler est une forme importante de communication entre les êtres humains. « Communication » vient de communion, mise en commun. Cela implique un échange qui va dans les deux directions. Celui qui n'écoute pas ne communique pas non plus !
En chacun de nous sommeille un sourd-muet fermé à autrui et imperméable à la grâce divine. Combien de personnes n’entendons-nous plus, à qui ne parlons-nous plus ? Ce qui est vrai de nos relations humaines est également vrai avec Dieu. Pour l’écouter, nous sommes terriblement sourds ; pour proclamer sa Parole, nous restons souvent muets.
Il y a 2000 ans, l'humanité est devenue totalement ouverte en une personne, Marie de Nazareth. Parce qu'elle était totalement ouverte, elle a reçu la plénitude du Verbe de Dieu en son sein. Soyons ouverts nous aussi !
Abbé Antoine Dubosson