Un grand homme et éminent théologien vient de nous quitter. Le pape Benoît XVI, évêque émérite de Rome, fut durement critiqué et régulièrement incompris. A la fois homme de tradition et d’ouverture, il entama une réforme de l’Eglise – non dans la rupture avec le passé, mais dans la continuité – dès son élection papale en 2005.
Après Jean-Paul II, Benoît XVI fut un pape d’un genre différent, discret, mais pas distant pour autant. Il rassurait les gens et les enfants malades qu’il visitait à l’hôpital ; il consolait les parents et participait parfois aux soupes populaires. Celui qui se présenta au balcon de la basilique Saint-Pierre comme « un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur […] se remettant à nos prières » fut un homme humble, doux, bon et généreux.
Son testament spirituel – publié le soir de sa mort par le Saint-Siège – insiste sur la gratitude envers Dieu et les êtres humains et sur l’appel à préserver la foi. Il demande aussi sincèrement pardon à ceux qu’il aurait lésés. En reconnaissant ses péchés et ses insuffisances, il demande de prier pour lui pour que le Seigneur l’accueille au Paradis.
Depuis sa renonciation en 2013, le pape émérite fut discret. Le 6 février 2022, il publia une lettre dans laquelle il affirmait que la « grâce d’être chrétien lui donnait l’amitié avec le juge de sa vie et lui permettait ainsi de traverser avec confiance la porte obscure de la mort ». Ses dernières paroles furent « Seigneur, je t’aime !» Quelles seront les nôtres ? Qu’il repose en paix !
Abbé Antoine Dubosson