Un des arguments les plus forts de ceux qui ne croient pas en Dieu est que Celui-ci n’a pas créé les êtres humains à son image, mais que les hommes ont créé Dieu à la leur. Que répondre à cette affirmation puisque l’existence de Dieu ne se démontre pas comme une formule mathématique ? Simplement donner notre témoignage de chrétien : Dieu a pris visage humain en la personne de Jésus. Voilà d’ailleurs le propre du christianisme, qui se distingue à cet égard de toutes autres croyances.
On rétorquera que dans beaucoup de religions, les dieux se changent en êtres humains. Vous trouvez des exemples dans la mythologie grecque et romaine entre-autre. Mais la différence est de deux ordres : d’une part que c’est par amour pour les humains, et uniquement pour cela, que Dieu se fait homme. D’autre part, Jésus ne dit nulle part qu’il est Dieu contrairement aux exemples mythologiques. Il se dit seulement envoyé par le Père et il déclare : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père sans passer par moi ». De plus, il ajoute quelque chose de radicalement neuf : « Aimez-vous les uns les autres… Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères et soeurs, c’est à moi que vous les avez faites… » A travers ces paroles, le Christ nous informe que la seule façon d’aimer Dieu est de servir les autres. Par ses origines, la doctrine de Jésus est donc aussi un humanisme. Mais n’oublions pas qu’il est impossible, dans nos limites humaines, de connaître entièrement Dieu qui n’appartient pas à ce monde sensible. Nous ne pouvons ni l’imaginer ni le concevoir. Nous ne pouvons nous faire une idée de lui qu’à travers ce qu’en a dit Jésus, des témoignages de ceux qui l’ont inlassablement cherché et de notre expérience spirituelle personnelle.
Alors aujourd’hui, le visage, les attitudes et les paroles de Dieu passent aussi par nos façons de faire, de dire et d’être avec les autres. A chacun de décider quelles valeurs vont miroiter à travers ses relations aux autres. Belle responsabilité !
Philippe Charmillot, Pastorale des familles, Delémont