Le billet de Jean-Paul Odiet, LQJ 14.12.2024
Ils passent inaperçus, se fondent même dans le quotidien : les p’tits cadeaux. Ils s’expriment en un repas préparé, un pull plié, un petit mot sur la table, un message envoyé, ils sont si nombreux et si peu reconnus que souvent, ils se font invisibles. Pour les découvrir, il faut prendre du recul, s’extraire du vite fait ! Alors dans le relief du temps observé, apparaissent ces présents qui nous sont offerts et que nous avons bien failli ne pas voir.
Ils passent alors d’insignifiant à signifiant car ils offrent une saveur particulière de relations humaines. Ils sont ces « tu comptes pour moi » et ces « je t’aime » exprimés sans mot. Des gestes et des attitudes qui viennent confirmer que nous n’existons pas en vain. Comme des fleurs dont il faudrait s’approcher pour sentir l’odeur qu’elles dégagent, les p’tits cadeaux se dévoilent lorsque nous les considérons.
Cela dit, même de grands cadeaux peuvent passer inaperçus en se fondant dans l’évidence. Toujours présent, nous nous y sommes habitués et ne les apercevons qu’en prenant un peu de distance pour observer sa vie et la reconnaître comme un don si précieux.
Au milieu ce temps de l’Avent, ce dimanche nous invite à prendre du recul pour mieux percevoir encore un cadeau qui peut réjouir toute notre vie. Un présent qui ne passe pas et que même les situations les plus pénibles ne peuvent faire taire. Il s’exprime magnifiquement dans cette parole du livre de Sophonie « Le Seigneur est en toi » (3, 17). Oui, Il est là, au creux de la nuit de l’humanité comme au plus intime de toi-même « Pousse des cris de joie » (3,14) !
Jean-Paul Odiet, théologien en pastorale