Que reste-t-il de Noël ? Dans nos sociétés modernes, retrouver le sens de la fête de la Nativité semble chaque année plus difficile. Noël commence dans les magasins avant la St-Martin et s’arrête brusquement le 25 décembre.
L’Avent, période d’attente est remplacé par une course ininterrompue aux cadeaux et aux « soupers de boîtes ». Une fois la fête passée, elle est vite reléguée au rang de souvenir : c’est bientôt Sylvestre, puis la Semaine blanche. Que reste-t-il de Noël ? Un souvenir vague de la crèche, remplacée par le Père Noël. Adieu moutons et santons, anges et mages. Traîneau bourré de cadeaux plutôt qu’agneaux et chameaux. Une part de folklore résiste encore : « Douce nuit, sainte nuit » et « Mon beau sapin… » souvent sans lien avec un essentiel déjà oublié.
Sauvons Noël ! Noël est la fête la plus humaine de notre foi. Elle nous fait sentir l’humanité de Dieu. Un Dieu d’intimité venu nous rencontrer sous les traits d’un enfant.
Sauvons Noël ! Dieu se fait être humain ! C’est le mystère de l’Incarnation qui émerveille les bergers et ravit les anges. Ce mystère touche au cœur, impose le silence à nos bruits habituels, rejoint le lieu où se trouve le divin en soi. Dieu s’est fait homme : il est né d’une femme, a survécu grâce à ses parents comme tous les enfants du monde. C’est pour cela que Noël reste la fête de famille par excellence. Celle où nous avons mission de faire naître Jésus aujourd’hui en invitant une personne seule, en visitant un malade, en osant une démarche de réconciliation ou en partageant une partie du budget cadeaux avec une œuvre caritative.
Sauvons Noël ! L’enfant offert au monde donne un sens à l’Histoire. Ce fut le début d’une ère nouvelle. Naissance et résurrection du Christ s’unissent pour tisser entre la terre et le ciel une alliance sans fin. Quand le Très-Haut se fait très bas, le monde en est ébranlé.
Philippe Charmillot, Pastorale des familles, Delémont