Le billet de l'Abbé Pierre Girardin, LQJ 13.07.2024
Voici qu'arrive le temps des grandes migrations de l'été. Qu'allons-nous chercher ailleurs: le dépasement et le repos? Des souvenirs et des photos pour colorer l'ordinaire? Des expériences et des rencontres pour féconder le quotidien ... ? Tout cela, sans doute. Baudelaire disait: «Plonger ( ... ) au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau!»
Le désir de partir à l'aventure nous renvoie à notre condition d'être humain. Sur terre, nous sommes des voyageurs. L'essentiel n'est pas le but du voyage, mais le voyage lui-même. À l'arrivée, à notre mort, nous serons riches de ce que nous aurons partagé, donné, vécu, souffert. .. Alors, que présenterons-nous à Celui qui nous accueillera? Un album de photos? Des vidéos? Des objets marchandés dans un coin de rue? Ça ne l'intéressera pas, lui qui sait déjà tout! Ce qui l'intéressera à coup sûr, ce sont nos blessures: en arrivant à Saint-Jacques-de-Compostelle, les pèlerins, avec reconnaissance et admiration, regardent, en les massant, leurs pieds meurtris. De la même manière, l'âge venant, le miroir nous renvoie sans complaisance nos cheveux blancs et nos rides, signes et fiertés de nos combats et de nos fatigues. De même aussi, après son voyage sur Terre, Jésus, à ses disciples incrédules, a montré ses cicatrices, reliques de son immense amour pour nous.
Abbé Pierre Girardin, Porrentruy