Le billet de Didier Berret, LQJ 28.12.2024
«Gloire à Dieu au plus haut des cieux», chantent les anges dans le ciel, en écho aux louanges
de Marie et de Joseph éblouis devant la vie qui vient de naitre. Courent les bergers, dansent les étoiles, la nuit devient lumière, la terre rayonne: Jésus pousse son premier cri! Nulle joie humaine n'est comparable à celle-là. L'instant devient éternité!
Jusqu'à ce que la vie rappelle les désagréments de sa précarité! Un petit corps à nourrir,
à réchauffer, à consoler, à soigner dans des conditions si rudimentaires que chaque nouveau matin signe une victoire renouvelée sur la mort. Les soucis du quotidien érodent alors l'un après l'autre l'indescriptible fête de la naissance. La vie sitôt donnée s'avoue condamnée au sursis. Ce constat douloureux risque aujourd'hui encore de laisser sombrer dans l'angoisse chaque être à qui un enfant est confié. Ou alors d'engendrer des réflexes de surprotection propres à étouffer tout germe de liberté. L'amour libéré de toute forme de peur conjugué à une présence discrète et fidèle restent une gageure pour tout éducateur. Marie et Joseph ouvrant chaque atome de leur vie à Dieu y parviennent: «L'enfant grandissait en âge et en sagesse.»
Les Évangiles ne s'attardent sur aucun détail de l'enfance de Jésus. Sa première dent, ses premiers pas, ses premiers mots, les notes de son livret scolaire et ses jeux préférés appartiennent aux arcanes de l'histoire. L'anecdotique est dérisoire en face de l'essentiel. li grandissait. Point. Voilà l'œuvre de la vie et le terreau de la sainte famille, jardin qui permet la croissance.
Didier Berret, diacre