Cette année, les messes des quatre dimanches du temps de l’avent ainsi que la célébration de Noël sont radiodiffusées sur la RTS en direct depuis l’église Saint-Jean-Baptiste de Montfaucon. L’Equipe pastorale et toutes les chorales des Franches-Montagnes, organistes compris, sont mobilisés pour l’animation de ces cinq célébrations calibrées à la seconde près. Si plusieurs prêtres se succèdent derrière l’autel, c’est le diacre Didier Berret, responsable de la communauté franc-montagnarde, qui prononce toutes les prédications.
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Résumé en 3'50 minutes de la célébration du 2 décembre
Le 2 décembre, à 9h00, c’est l’abbé Nino Franza qui a présidé la célébration avec Didier Berret, le prédicateur. L'animation musicale a été assurée par les chorales Sainte-Cécile des Breuleux et des Pommerats, sous la direction de Marianne Boillat, des Pommerats, avec la collaboration de Gérard Crevoisier, à l’orgue, et de Julian Eisinger, de la Chaux d’Abel, qui a composé un morceau en lien avec le psaume du jour, qu’il accompagnera au saxophone.
• Pour la RTS, la messe est présentée et commentée par Bernard Litzler, directeur de Cath-info.
Les photos du 2 décembre, premier dimanche de l'avent
Premier dimanche d’avent C - 2018
Homélie de Didier Berret, le 2 décembre 2018 à Montfaucon pour la messe radiodiffusée
Qu’elle est drôle cette annonce de fin des temps au début de la période de l’avent, au moment même où nous nous préparons à Noël ! Spontanément on aurait plutôt attendu un texte comme l’Annonciation de l’ange à Marie ou quelque chose qui nous mette dans l’ambiance de l’heureux événement qui approche ! Un texte d’évangile qui sonnerait comme un faire-part ou une annonce Facebook : « dites ! Vous savez déjà ? Marie est enceinte, c'est pour bientôt ! On se réjouit ! »
Au lieu de cela, nous sommes projetés à l’autre bout de l’évangile, juste avant les récits de la passion, avec cet arrière-goût amer de souffrance, de trahisons, de tension, d’incertitudes de toutes sortes qui provoquent la peur parce qu’elles pointent le doigt sur un monde fragile, bien déstabilisé et dont les repères sont en chahut !
Il n’y a pas besoin de faire de grands efforts d’adaptation et d’exégèse, on a l’impression que toutes ces phrases au futur - il y aura des signes, les hommes mourront de peur, les puissances seront ébranlées... ! décrivent tout à coup le présent ! Pas la peine d’imaginer bien loin la fin du monde, on s’y retrouve bel et bien dans ce monde-là, c'est le nôtre !
Comme s’y sont retrouvées, hélas, tant de générations avant nous ! Constatant les limites accablantes de tant de rois-soleil, désespérants de jours meilleurs dans la misère ambiante, déçus de fausses justices, inquiets pour l’avenir de leurs enfants, trompés par des systèmes ou plus sobrement et de manière plus actuelle, découvrant l’éphémère vanité de la gloire des puissants ou des stars de toutes sortes : les étoiles tombent, le climat se dégrade, les certitudes s’émiettent au point qu’il devient souvent compliqué de savoir à qui on peut véritablement faire confiance !
Et voilà que dans ce contexte, à cet endroit précis, la réponse du Christ vient nous dire : « Relevez la tête, votre salut est proche ! »
On pourrait être tentés, comme le sont les personnes désabusées, de dire, oui, oui, peut-être, mais en attendant... !
On pourrait être tentés, un peu à la manière de Noé, de nous construire une arche, un vaisseau spatial ou une forteresse, pour nous sauver de ce monde en déroute en nous réservant une place sur Mars ou alors de fuir dans le désert par rejet et désolidarisation d’une société trop compliquée, trop corrompue...
On pourrait être tentés encore de tout projeter sur l’au-delà : « qu’importe cette vie et ses souffrances, tout ira mieux quand nous mourrons ! » Certes, c'est une partie de notre foi... mais une partie seulement parce que ce serait oublier que cet au-delà qui nous attend - le Royaume de Dieu ! - a son point d’ancrage dans ce monde-ci et pas dans un autre. Ce monde que Dieu nous donne, qui est son chef d’œuvre, est celui qu’il choisit pour installer le berceau de son fils et se manifester aux hommes. Ce monde que nous malmenons est le monde de Dieu.
Et dans ce monde sa voix résonne : « relevez la tête », comme s’il voulait nous dire : ne vous voilez pas la face, ouvrez les yeux avec lucidité et espérance, sans vous laisser aveuglés par toutes les autres lumières, gardez le cap vers celui qui est maître de ce monde ! Il veut votre salut. Jérémie le prophète l’annonçait déjà : il vient et il vous adresse des paroles de bonheur...
Alors lève-toi ! Relève la tête !
Ce n’est pas la première fois que cette parole retentit dans l’Ecriture. Elle est même très ancienne puisque c'est l’invitation que Dieu lui-même fait à Caïn au moment où il s’apprête à tuer son frère : Caïn, tu es déçu ? Tu ne comprends pas ? Tu es fâché, irrité, jaloux ? Le monde te semble injuste ? OK ! Mais ne baisse pas la tête ! Si tu baisses la tête, tu vas t’enfermer, tu ne pourras plus vivre. Relève la tête et accueille ce qui vient, fais confiance à Dieu ! Relève-toi, Caïn, ne reste pas empêtré dans ce qui te détruit ! Relever la tête comme Dieu le demande à Caïn, comme Jésus nous y invite, c'est donc choisir la vie, résister, persister à choisir le bien dans un monde qui ne l’est pas toujours.
Soleil, lune, étoiles, puissances vont tomber ? Ne le saviez-vous pas ? Jésus rappelle avant sa mort - et l’Eglise nous le rappelle avant de célébrer sa naissance - que le seul appui solide que nous n’ayons jamais eu, que nous avons aujourd'hui et que le monde n’aura jamais jusqu’à la fin des temps s’appelle Jésus-Christ, l’enfant-Dieu, Sauveur du monde. Celui qui vient. Celui qui vient maintenant. Il vient dans l’intimité et le silence d’une demeure tout simple. Dieu dépose son Fils en nous comme un germe divin qui n’attend qu’à grandir. O que le bruit du monde et ses tempêtes ne vous empêchent pas de contempler la beauté de la vie que Dieu dépose en vous. Il vient. C'est l’heure. Il ne demande qu’à croître.
Viens Seigneur Jésus ! Lève-toi ! Elève-nous !