Sous la direction de Mikhail Gorbatchev (1931-2022) l'URSS a connu un rapport plus clément avec les religions | © European Parliament/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
L’ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev est décédé le 30 août 2022, à l’âge de 91 ans, à Moscou. Ayant lui-même gardé ses convictions athéistes, il a néanmoins contribué au rétablissement de la liberté de culte en Russie.
En avril 2008, des articles de la presse mondiale assurent à grand fracas que Mikhail Gorbatchev est devenu chrétien. A l’origine de cette rumeur, sa visite sur la tombe de saint François, à Assise. Une conversion que l’ancien dirigeant soviétique s’empressera de démentir. «J’étais et je reste un athée», confirmera-t-il à l’agence de presse russe Interfax. «C’est en touriste et non pas en pèlerin que je me suis rendu sur cette tombe», a assuré l’ancien ponte communiste, tout en relevant sa fascination et son admiration pour le Poverello.
Ce n’est donc pas par conviction religieuse que Mikhail Gorbatchev a fixé le cadre d’une nouvelle ère dans les relations entre les religions et l’Etat.
Une lutte contre l’Eglise «anti-marxiste»
Lorsqu’il est nommé Secrétaire général du Parti, en 1985, les tensions sont déjà moindres que par le passé. Dès la fin des années 1970, il ne s’agit plus de réprimer massivement l’expression de la religion, mais de surveiller et de cadrer étroitement les activités des Eglises.
La cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou a été détruite sous Staline le 5 décembre 1931 | wikipedia domaine public
La nouvelle donne est notamment illustrée par la nomination, en 1984, de Konstantin Khartchev à la tête du Conseil des affaires religieuses, l’organe chargé de la surveillance. L’homme est reconnu pour son ouverture et se trouve parfaitement dans la ligne du nouveau style de gouvernement qui s’incarnera dès l’année suivante avec Mikhail Gorbatchev. «Le pouvoir soviétique n’a pas besoin de combattre la religion, déclare ainsi Konstantin Khartchev en 1987. En fait, une telle lutte est une déviation des principes marxistes.»