Après plus de 20 ans au service de notre diocèse comme évêque auxiliaire, Mgr Denis Theurillat a décidé de se retirer. Aujourd’hui le pape François a accepté sa démission.
Mgr Denis Theurillat a eu une activité longue et variée pour le diocèse de Bâle et l’Église catholique romaine en Suisse. De 2011 à 2017, il a dirigé le service de la pastorale du diocèse. Depuis 2015, il était responsable des ordres et des communautés religieuses du diocèse, dès 2017 en tant que vicaire épiscopal. Au sein de la Conférence des évêques suisses (CES), Mgr Denis Theurillat a été, entre autres, l’évêque de la jeunesse pour toute la Suisse de 2000 à 2012 et il s’est engagé jusqu’à son départ en faveur de l’œcuménisme, en représentant notamment la CES à la CTEC (Communauté de travail des Églises chrétiennes). Il était aussi président du Conseil des femmes. En octobre dernier encore, Mgr Theurillat en appelait à un synode ou un concile sur le rôle des femmes dans l’Église.
Mgr Theurillat est une personnalité appréciée dans notre diocèse, notamment pour son attitude ouverte, empathique et diplomatique. Ces derniers mois, le travail éprouvant dans le diocèse l’a mis à forte contribution. Son accident en automne dernier lui a fait prendre conscience que le temps était venu pour lui de se retirer. Il restera, même émérite, un «évêque heureux». Mgr Theurillat remplira tous les engagements, qu’il a pris pour 2021 (p.ex., les confirmations). Son successeur n’est pas encore nommé.
Je remercie Mgr Theurillat de tout cœur de son travail précieux pour notre diocèse durant toutes ces années et appelle sur lui la bénédiction divine.
+Felix Gmür, évêque de Bâle
Les principales étapes de son parcours de prêtre :
- Ordination à Saignelégier en 1976
- Vicaire à Bassecourt de 1976 à 1980
- Vicaire à Saint-Imier de 1980 à 1985
- Curé de l’unité pastorale de la Tramata (Tramelan-Malleray-Tavannes) de 1985 à 1997
- Doyen du décanat de Moutier-Saint-Imier-Bienne de 1986 à 1997
- Vicaire épiscopal pour la partie francophone du diocèse de Bâle (Jura Pastoral) de 1997 à 2000
- Ordination épiscopale par Mgr Kurt Koch à Soleure le 22 juin 2000
Deux évêques auxiliaires à Bâle: «Cela ne fonctionne plus»
La coutume veut que le diocèse de Bâle ait deux évêques auxiliaires, l’un nommé par Rome, l’autre par l’évêque. Un système qui, selon l’historien de l’Eglise Markus Ries, «ne fonctionne plus correctement depuis un bon moment».
Raphael Rauch, kath.ch/traduction et adaptation: Raphaël Zbinden
Après la démission de Mgr Denis Theurillat, le 8 février 2021, le diocèse de Bâle n’a plus d’évêque auxiliaire. Markus Ries, professeur d’histoire de l’Eglise et recteur de l’Université de Lucerne explique les conditions particulières d’élection des auxiliaires dans le diocèse de Suisse centrale et les enjeux liés à la démission de Mgr Theurillat.
D’où vient la coutume selon laquelle le diocèse de Bâle a deux évêques auxiliaires: l’un nommé par le pape et l’autre par l’évêque de Bâle?
Markus Ries: Cette question est liée au Concordat sur la réorganisation du diocèse de 1828, qui prévoyait la nomination d’un évêque auxiliaire par l’évêque si les cantons d’Argovie et de Thurgovie étaient ajoutés au diocèse de Bâle. Autrefois, il était tout à fait naturel pour un évêque titulaire de nommer un auxiliaire.
Et le rattachement d’Argovie et Thurgovie s’est effectivement produit…
Les deux cantons ont été incorporés au diocèse deux ans après le Concordat. Un évêque auxiliaire aurait alors dû être nommé. Mais les gouvernements cantonaux concernés ont empêché cette nomination, pour des raisons économiques. Ce n’est qu’après le Concile Vatican II (1962-1965) que l’évêque de l’époque, Mgr Anton Hänggi (1968-1982), est revenu sur la question et a nommé un évêque auxiliaire.