Méditation autour du thème de l'année liturgique
En lien avec le thème de la nouvelle année liturgique articulée autour de la question « où demeures-tu ? », le Service du cheminement de la foi (SCF) a sollicité l’appui de l’abbé Bernard Miserez pour apporter son éclairage sur cette interrogation aux multiples interprétations. Au soir du 23 novembre, il y avait foule dans la chapelle du Centre Saint-François, à Delémont, pour entendre cette « méditation » improvisée par le prêtre jurassien.
« Où demeures-tu ? Une question simple qui est souvent posée lors d’une première rencontre. « T’habites où ? » Mais comment demander à Dieu ses coordonnées ? Dans la Bible, la « demeure » n’est pas une maison, ni une adresse postale… »
Debout devant l’autel de la chapelle du Centre Saint-François, à Delémont, l’abbé Bernard Miserez développe le thème de la soirée - « Où demeures-tu ? » - à travers sa foi et son vécu, le tout conjugué avec des anecdotes, des « images verbales » insolites et de l’humour. La méthode du prêtre jurassien est rôdée et fonctionne à merveille à chacune de ses conférences : elle captive l’attention du public, le fait rire aussi.
« En prenant de l’âge, on ne se pose plus les mêmes questions. La foi est toujours de l’ordre de l’insaisissable… en Europe on a établi des concepts pour penser Dieu… on a même imaginé qu’il fallait regarder le ciel pour prier Dieu… on l’a délocalisé !!! » Rire dans la salle.
Pourquoi chercher ailleurs ?
Pour Bernard Miserez, « Le statut de la foi c’est d’être toujours en crise, sous tension, et ce, depuis plus de 2000 ans. La naissance du Christ n’est pas un conte pour enfant ! On raconte qu’un éminent physicien auquel avait été posé la question : « Croyez-vous en Dieu ? » aurait répondu : « Et vous, croyez-vous en l’homme ? » Maurice Zundel répond pour sa part de façon affirmative à cette question : « Il suffit de rencontrer Dieu pour découvrir une évidence : Dieu, lui, croit en l’homme ».
« En Suisse, comme en Occident en général, la société change. Dès que l’on regarde l’envers du décor, on se rend compte que l’homme est perdu… instrumentalisé… Dieu donne un sens à la vie… en supprimant Dieu, on transforme l’homme en produit ». En pointant de l’index son cœur, Bernard Miserez ajoute : « La seule demeure de Dieu est là, à l’intérieur de chacun de nous, dans notre intimité… Pourquoi chercher ailleurs ? En accueillant en nous la demeure du Christ, on s’ouvre au monde ! »
Pascal Tissier