La spiritualité pour appréhender les enjeux écologiques
09.02.2024
Mercredi dernier, la paroisse réformée de Porrentruy et le Service de la Pastorale des familles ont organisé la deuxième édition du P’tit déj au fil des saisons au centre paroissial et culturel de Courgenay. Le concept ? Commencer sa journée par un moment de convivialité autour d’un savoureux petit déjeuner suivi d’une discussion sur un sujet particulier. Pour cette session d’hiver, il s’agit du thème de l’écospiritualité qui a été abordé avec pour question centrale : Rencontrer Dieu dans la nature, est-ce compatible avec la foi chrétienne ? Anne et Marc Balz-Hawald, psychologue et pasteur, mais également membres de grands-parents pour le climat, animaient cette coconstruction de réflexions autour de cette question brulante d’actualité.
2ème édition du P'tit déj au fil des saisons qui s'est tenue au centre paroissial et culturel de Courgenay
« Le Seigneur Dieu prit l’homme et le conduit dans le jardin d’Eden pour qu’il le cultive et le garde »
En ce 21ème siècle, la crise écologique est l’une des plus importantes que devra affronter l’humanité. Entre infos et intox, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Pour l’une des participantes, il semblait important de prendre part à cette matinée pour entendre ce qui se dit au niveau chrétien et d’ainsi agir : « En tant que chrétienne, prendre soin de la création de Dieu est ma responsabilité ». Ainsi, au cours de cette conférence, les participant.e.s étaient invité.es à réfléchir sur leur statut d’être humain dans un monde tel qu’il est. En effet, l’écospiritualité nous invite à faire le point sur notre manière d’utiliser les ressources de la planète. La crise écologique que nous traversons appelle à une transformation intérieure et profonde de l’être humain afin de retrouver ce lien avec la création de Dieu.
Chacune des espèces est une expression unique de la création de Dieu
Saint Maxime le Confesseur disait : « Il y a une empreinte du Divin dans chaque plante, chaque animal, chaque être humain ». Selon l’une des participantes, « nous pouvons rencontrer Dieu partout, car Dieu est en nous ». La nature semble donc porter les traces de sa création et, en admirant et respectant cette dernière, nous allons à la rencontre de Dieu. Pour l’une des participantes, dire merci chaque jour pour la beauté de la création semble fondamental. Cette prise de conscience écologique implique donc une remise en question de nos valeurs pour aller à l’encontre du matérialisme et passer de la peur du manque à l’abondance de l’être.
Narratrice de l’histoire de Dieu et de l’humanité, la Bible contient de précieux conseils et témoignages d’espérance. Ainsi, lorsque dans le Psaume 8, Dieu donne la « domination » sur ses œuvres à l’Homme, Il ne semble pas demander à l’humanité de posséder et gouverner la nature mais au contraire, d’en prendre soin et d’agir comme Il le fait. Or, le Seigneur est amour, Il agit pour le bien de ses créatures et de sa création. Il parait donc important que nous redécouvrions les paraboles et les textes de la Bible pour nous relier à la création et en prendre soin.
Quel rôle l’Eglise a-t-elle à jouer dans cette transformation ?
Dans cette prise de conscience environnementale, nous avons toutes et tous un rôle à jouer. Comme Saint François d’Assise, saint patron de l’écologie, écoutons la voix des plus pauvres, des défavorisés mais aussi des animaux et des plantes qui sont les premiers touchés par cette détérioration des conditions de vie sur terre. L’Eglise a également un rôle crucial à jouer car elle promeut les biens immatériels, l’amour, la foi et l’espérance. Elle a donc pour responsabilité d’enseigner à ses fidèles le respect de la planète et l’émerveillement face à la création. Finalement, l’une des pistes que propose l’écospiritualité est de choisir la simplicité comme art de vivre. Revoir son mode de consommation, c’est donner une chance aux générations futures de vivre harmonieusement avec la nature.