Diacre et père de famille
À Saint-Ursanne, dans l’après-midi du dimanche 17 novembre 2019, c’est dans la collégiale où il a été baptisé il y a 46 ans, que Patrick Godat, accompagné de son épouse, a été ordonné diacre par Mgr Felix Gmür. Au cours de la célébration, l’évêque du diocèse de Bâle s’est félicité du parcours de cet animateur pastoral, père de trois enfants, qui dès à présent va exercer son diaconat dans une paroisse sans prêtre, conduite par une Équipe pastorale composée de deux diacres permanents, une situation aussi inédite que provisoire.
Lecture du film
« Que Patrick Godat s’approche pour recevoir l’ordination diaconale ! » C’est d’une voix forte que l’abbé Agnell Rickenmann, Supérieur du Séminaire diocésain Saint-Béat à Lucerne et responsable diocésain de la formation, appelle l’ordinand. Debout au premier rang des bancs, auprès de son épouse Laurence et de ses enfants, Patrick Godat s’avance vers l’autel. « Me voici ! »
Dans un rituel parfaitement « ordonné », devant un parterre de prêtres, de diacres, d’assistant-e-s et d'animateur/trice-s pastoraux, de sa famille, de ses amis et d’une foule de paroissiens, l’ordinand est présenté à l’évêque et jugé apte à la diaconie. Lorsque Mgr Felix Gmür déclare : « Avec l’aide du Seigneur, Patrick Godat, nous te choisissons comme diacre », c’est sous un tonnerre d’applaudissements et une grosse émotion que la collégiale de Saint-Ursanne – pleine à craquer – s’anime.
Trois mots-clés et merci
Sans note, Mgr Felix consacre son homélie au rôle du diacre qui selon lui peut s’articuler autour de trois mots-clés : joie, bienveillance et sérénité. « Patrick Godat ne va pas se retrouver dans une nouvelle vie. Mais cette ordination est avant tout une confirmation de son engagement auprès du peuple de Dieu, des malades et des pauvres avec joie, bienveillance et sérénité ». Au terme des trois « chapitres » de sa prédication, l’évêque s’adresse directement à « son » candidat : « Ce n’est pas toujours facile de répandre la joie. Alors courage Patrick ! » Plus loin dans son sermon, il ajoute : « La bienveillance est une attitude qui amène à des actes concrets pour aider les autres, chaque jour, avec douceur et bienveillance. Alors courage Patrick ! » Pour conclure, l’évêque remercie Patrick Godat : « La sérénité, c’est reconnaître tout ce que l’on reçoit, avec grâce. Les gens sereins savent dire merci. Ne pas oublier de dire merci est la troisième tâche du diacre. Alors merci beaucoup et bonne chance Patrick ! »
Avec le consentement de son épouse
Le temps fort de cette ordination est certainement le moment où Mgr Felix Gmür invite Laurence Godat à rejoindre son mari près de l’autel : « Laurence, acceptez-vous que votre mari soit ordonné diacre et êtes-vous prête à l’accompagner dans ce nouveau ministère ? »
Semblant un peu impressionnée par la solennité de l’instant, mais avec le sourire, Laurence regarde l’évêque : « Oui, je l’accepte ».
Mgr Felix pose alors plusieurs questions à l’ordinand, sur sa volonté de vivre pleinement un ministère diaconal et de lui obéir. À la promesse de Patrick, l’évêque répond : « Que Dieu lui-même achève en toi ce qu’il a commencé ».
L’accolade de la paix
Puis Patrick Godat se prosterne en se couchant à plat ventre devant l’autel. Après la litanie des saints, il se relève et s’agenouille devant l’évêque. Celui-ci impose ses mains sur la tête de l’ordinand pour lui transmettre la grâce sacramentelle, prononce la prière consécratoire et l’ordonne au diaconat. Dans la collégiale règne un silence de cathédrale bientôt rompu par le carillon des cloches.
Le nouveau diacre reçoit alors l’étole, qu’il revêt en biais sur l’épaule gauche et Mgr Felix lui remet une Bible avant de lui faire l’accolade de paix, geste imité aussitôt par la quarantaine de diacres, de prêtres, d’assistant-e-s et d'animateur/trice-s pastoraux en habits liturgiques, présents à la collégiale pour témoigner leur soutien et leur amitié à Patrick Godat.
Le nouveau diacre est immédiatement mis à contribution : c’est à lui que revient la préparation des offrandes pour la célébration eucharistique et l’appel au geste de paix qui précède la communion. Avant l’envoi, Patrick Godat a tenu à remercier l’évêque, ses collègues présents, ainsi que tous ceux qui ont contribué à l’organisation de cette ordination, dont les deux chorales Sainte-Cécile de Saint-Ursanne et Courgenay-Cornol dirigées par Pierre Migy, l’organiste Gabriel Wolfer et le sacristain. S’adressant à l’assistance, il encore exprimé sa joie en remerciant les paroissiens présents : « Je me réjouis de vous retrouver, de vous rencontrer et j’espère que je ne vous décevrai pas dans la mission diaconale qui m’est confiée. À bientôt ».
Pascal Tissier