18.10.2023
Vendredi dernier, 13 octobre, les membres de la Conférence des évêques suisses ont échangé leurs points de vue sur des thèmes d’actualité lors d’une Assemblée extraordinaire. Le président, Mgr Felix Gmür, étant délégué des évêques suisses pour le Synode à Rome, les membres se sont concertés par visioconférence.
Le suivi de l’étude pilote – commandée par l’Église – sur les abus sexuels dans le milieu catholique ces 70 dernières années, a été au centre des débats. Il en est ressorti à plusieurs reprises qu’il était urgent d’agir, de mettre en œuvre de manière ciblée les mesures déjà décidées et d’examiner d’autres options pour clarifier le traitement des abus. Des entretiens exploratoires sont envisagés avec Rome pour réaliser tout cela.
Mise en œuvre des mesures déjà décidées
La CES, la Conférence centrale et Kovos ont décidé en septembre de diverses mesures et de leur mise en œuvre progressive. Deux d’entre elles ont déjà été effectuées. D’une part, les études historiques se poursuivent durant les années 2024 à 2026 et les moyens financiers nécessaires sont mis à disposition. D’autre part, les membres de la CES ont signé un engagement volontaire qui garantit la conservation des dossiers concernant des abus.
Les autres mesures ont fait l’objet d’un échange approfondi. Les objectifs formulés à cette occasion s’avèrent exigeants et nécessiteront plus de temps. Il s’agit d’instaurer un discernement d’aptitudes psychologiques standardisé pour les futurs prêtres, religieux et laïcs qui s’engagent dans l’Église, ainsi que de la professionnalisation du traitement des dossiers personnels. Des méthodes de travail modernes sont certes déjà appliquées aujourd’hui dans les différents domaines de formation et d’engagement, mais elles doivent être développées et rendues plus contraignantes.
La Conférence des supérieurs des séminaires de Suisse a déjà été chargée d’élaborer des propositions concrètes en collaboration avec des experts externes à l’Église. Par ailleurs, des spécialistes du personnel veilleront à ce que les documents des dossiers personnels soient complets et gérés de manière professionnelle. L’objectif est de mettre en œuvre ces mesures d’ici fin 2024 au plus tard.
Enfin, il a été pris note du fait que l’évêque Joseph Maria Bonnemain, mandaté par le Vatican, dirigera les enquêtes canoniques préliminaires et se fera assister dans cette tâche par un spécialiste juridique extérieur à l’Église. Des discussions ont déjà été menées en vue d’engager cette personne.