Des membres de RTSreligion: (de g. à d.) Carole Pirker, Pierre Pistoletti, Michel Kocher, Gabrielle Desarzens, Bernard Litzler et Cyril Dépraz | © Bernard Hallet
RTSreligion a annoncé, le 8 septembre 2020 à Lausanne, la création d’un département digital pour dynamiser son offre sur le web. L’évolution se produit dans le contexte d’un partenariat œcuménique renforcé entre le Centre catholique des médias en Suisse romande, Cath-Info, et son homologue protestant Médias-pro.
Apporter de la lumière dans les «boîtes noires». Tel est le principal objectif de la démarche «Horizon 20-20» lancée par RTSreligion, le partenariat œcuménique chargé des émissions religieuses au sein du service public radio-télé romand. Il s’agit donc d’éclairer les zones sombres du «fait religieux», tout en explorant la dimension souvent obscure du monde numérique, a expliqué Michel Kocher, directeur de Médias-pro, à la conférence de presse qui se déroulait à la gare de Lausanne.
La collaboration œcuménique, «une histoire vivante»
Pour concrétiser cette extension sur la «toile» un département digital a été créé. Le journaliste Pierre Pistoletti, jusque-là collaborateur à cath.ch, a été nommé responsable de ce nouvel outil. Il servira à dynamiser la présence web de RTSreligion, notamment sur les réseaux sociaux.
Le Valaisan en précise les deux grands axes éditoriaux, qui sont «le décryptage du fait religieux» et l’approche des grandes questions de l’humanité. Une offre qui s’articule dans deux dimensions: «le broadcast» (diffusion élargie) de contenus radio-TV produits par RTSreligion, et des productions «natives», diffusées exclusivement sur internet. En plus de Pierre Pistoletti, les journalistes de RTSreligion ont également une disponibilité pour le digital.
La création du département digital s’accompagne d’une nouvelle convention de collaboration entre Cath-Info et Médias-pro. Bernard Litzler, directeur de Cath-Info, a souligné que la collaboration œcuménique au sein du service public, effective depuis les années 1950, était «une histoire vivante». Elle atteint, avec «Horizon 20-20», une nouvelle étape, à travers un partenariat renforcé et une production reconfigurée. Le but en est de «prolonger la dynamique œcuménique». A cet effet, a été créée une «conférence de rédaction élargie» (CRE), où les partenaires catholiques et protestants décideront conjointement des options éditoriales.
Synergies interconfessionnelles
Michel Kocher insiste sur le fait que cette nouvelle configuration ne servira pas qu’à améliorer les contenus, mais qu’elle devra amener des propositions originales. Actuellement, RTSreligion présente, outre les offices religieux radiodiffusés et télévisés, plusieurs émissions magazine sur les ondes de la RTS: La Chronique de RTSreligion (La Première, du lundi au vendredi, 6h23), Hautes Fréquences (La Première, dimanche, 19h), Babel (Espace 2, dimanche, 11h), Faut pas croire (RTS Un, samedi, 13h15).
Bernard Litzler (dr.), directeur de Cath-Info et Michel Kocher, directeur de Médias-pro | © Bernard Hallet
Jusqu’à maintenant, la production de chacune des émissions était assurée par un «duo» catholique et protestant. La nouvelle convention prévoit un seul producteur ou productrice responsable, mandatés à la fois par Cath-Info et Médias-pro. Un aspect sans doute inédit dans le paysage audiovisuel européen, note Michel Kocher. La configuration se veut plus proche de la pratique du service public et de la réalité professionnelle actuelle. Elle n’exige pas, en outre, la préservation absolue d’un «équilibre confessionnel», précise Michel Kocher. Le professionnalisme et les compétences seront ainsi prioritaires par rapport à l’appartenance religieuse.
Une pluralité de «réponses»
Pour Gabrielle Desarzens, productrice responsable de Hautes fréquences (radio), la démarche implique en effet le «dépassement des frontières ecclésiales». Avec au final, le dessein de faire émerger une «intelligence commune». Cyrille Dépraz, producteur de Faut pas croire (télévision), souligne lui aussi que le monde actuel n’est plus «marqué par l’opposition catholiques-protestants», mais par «les grandes questions existentielles communes» pour lesquelles il existe une «pluralité de réponses». Il relève ainsi que, si le mandat des émissions reste le même, ces dernières s’ouvriront encore davantage à toutes les religions et courants de pensée qui proposent des «réponses». (cath.ch/rz)